Eugène BONNAUD est né à Jonchère Saint Maurice le 18 juillet 1888
Extrait Historique 100è RI
COMBAT D’IZEL.
Un détachement comprenant les bataillons BOBIN et MARCHAND, deux sections de mitrailleuses, un peloton du 21e
chasseurs et une batterie du 31e régiment d’artillerie, reçoit mission d’occuper et d’interdire a l’ennemi la clairière de Florenville.
Une division de cavalerie saxonne tenait depuis plus d’une semaine les bois au nord de cette localité ; les renseignements des patrouilles, des paysans étaient concluants. D’ailleurs, des patrouilles de hussards saxons s’étaient aventurées jusqu’à Pin, village contigu à Izel, avaient, après les avoir martyrisés, fusillé deux jeunes gens de 14 à 15 ans, brûlé le presbytère d’Izel et enlevé de force le curé du village.
Le détachement, sous les ordres du colonel VERNET, prend donc ses dispositions de combat ; vers midi, l’ennemi attaquait.
La manœuvre allemande, étayée par de nombreuses mitrailleuses, semblait devoir tout bousculer, mais pour le baptême du feu, il n’y eut pour ainsi dire pas d’émoi. Les compagnies d’avant-postes, 2e et 5e , résistent opiniâtrement, les mitrailleuses entrent en action ; la batterie, un peu tardivement, sème le désarroi dans les rangs ennemis, qui ne soupçonnent pas encore les effets de notre 75.
Judicieusement engagées, les réserves du régiment, aidées par un bataillon du 138e régiment d’infanterie, culbutent, par une charge irrésistible à la baïonnette, les éléments allemands et les forcent à regagner leurs abris dans les bois ; la clairière de Horenville reste à nous.
Pour un début, une simple escarmouche, les pertes avaient été sévères : un officier tué, un jeune sous-lieutenant de réserve, l’allure d’une petite fille, qui, blessé au bras, dit à ses hommes : « Ce n’est rien » ; puis, blessé à la cuisse, se fait soutenir par deux de ses soldats et continue à combattre en disant : « Ce n’est rien, mes amis, c’est pour la France. En avant ! »
Quelques secondes après, frappé d’une balle au front, ce jeune héros, le sous-lieutenant FROIS, tombait raide mort, face à l’ennemi, donnant ainsi, le premier, le plus bel exemple de sacrifice et de bravoure qui sera si souvent, au cours de la campagne, l’apanage des chefs de section du 100e .
Trois autres officiers étaient blessés et, pour la troupe, nous avions 48 tués, 146 blessés et 6 disparus.