Sainte-Adresse, petite ville « belge » durant la Grande Guerre
La ville de Sainte-Adresse, située aux portes du Havre, devient le siège du Gouvernement Belge durant la période de la guerre 14-18.
Le gouvernement belge , avec les familles et les fonctionnaires, occupent plusieurs bâtiments officiels et villas de maîtres…
L’Hôtellerie Normande sert essentiellement de résidence commune pour les ministres et cadres, la villa Louis XVI est désignée comme Ministère de la Guerre…
Malheureusement, lors de bombardements alliés en 1944, la plupart de ces beaux bâtiments seront réduits en cendres.
A la suite de l’invasion allemande, le Gouvernement Belge prend la décision de s’enfuir et demande l’hospitalité aux Autorités Françaises qui proposent le site de Ste-Adresse.
En effet, Ste-Adresse bénéficie de plusieurs résidences de luxe construites par un promoteur ; Dufayel et la plupart sont encore inoccupées.
Dès le 13 Octobre 1914, 2 navires entrent au port du Havre, avec à leur bord, les membres du Gouvernement Belge.
La petite ville est ainsi transformée en véritable siège des autorités belges avec une intendance et une logistique capable de restituer une maitrise des affaires courantes de la Belgique envahie.
La poste et les télégraphes sont opérationnels dès le 18 Octobre 1914 dans un bureau auxiliaire du « Nice Havrais ». La poste belge va connaître un essor important pour la correspondance officielle mais aussi le courrier vers le front de l’Yser et les camps de prisonniers en Allemagne et en Hollande…
Une boîte aux lettres au pied du bâtiment existe toujours à l’heure actuelle aux couleurs de la poste belge.
Durant la dernière guerre mondiale, la ville du Havre constitue un endroit stratègique important et subit plusieurs bombardements importants qui provoquent d’immenses destructions de bâtiments qui touchent Ste-Adresse, proche du port du Havre. En outre les Allemands renforcent la défense du « Mur de l’Atlantique » en construisant des bunkers et ouvrages d’observations sur le territoire de Ste-Adresse.
De tous les immeubles destinés à cette grande délégation belge, Il ne reste plus aujourd’hui que le « Nice Havrais », grand immeuble construit par Dufayel où étaient installés des bureaux administratifs.
Le 21 Juillet 1918, date de la fête nationale belge, le gouvernement belge décide d’organiser un accueil solennel au Lt-Général Leman, libéré de 40 mois de captivité en Allemagne à la suite de la prise de Liège en Août 1914.
Devant le Ministère des Affaires Etrangères Belge à Ste-Adresse, sur le parvis de la villa Louis XVI, un salut au drapeau lance une journée de réception officielle en l’honneur du général.
Trois Compagnies belges de l’armée de campagne, issues des 9ème, 11ème et 12ème de Ligne, commandées par le major Gilson
La musique du 12ème de Ligne
L’étendart du 11ème de Ligne
Une compagnie de l’armée française, une section de fusilliers marins français, une compagnie de l’armée anglaise et une compagnie de l’armée américaine
Ce contingent, aux ordres du colonel Tassier, défile devant le gouvernement belge et les invités de cette festivité.
Venant du front, ces troupes furent acclamées par la population enthousiaste et fervente de patriotisme.
Ensuite un Te Deum solennel est chanté dans l’église de Ste-Adresse puis un déjeuner est proposé aux invités à l’Hostellerie Normande de Ste-Adresse.
En 1905, Georges Dufayel, un homme d’affaires parisien, propose une station balnéaire à Sainte-Adresse.
Un architecte du Havre, Ernest Daniel, est désigné pour conduire les travaux.
Le « Nice Havrais » désigne au mieux le projet, l’ Avenue des Régates, en bord de mer, est dessinée à l’image de la Promenade des Anglais à Nice.
Réunis sur la terre d’exil, nous saluons la Patrie lointaine, si tendrement, si profondément, si douloureusement chérie.
Nous ressentons toutes ses souffrances.
Avec le peuple belge entier, dont toutes les classes ont rivalisé de courage et de fière résignation.
Avec les femmes qui pleurent, avec les enfants qui ont faim, avec les vieillards qui attendent dans l’angoisse le retour triomphant de ceux qu’ils aiment !
Nous sommes fiers de votre noble attitude, qui est digne de nos grands ancêtres et commande le respect de tout homme d’honneur.
( déclarations de Parlementaires Belges à Ste-Adresse)
Tous les jours, à neuf heures du matin, les fonctionnaires militaires et civils du ministère de la guerre se rangent sur le perron de la villa Louis XVI.
Le commandant en place lance le salut au drapeau ; dans la cour, au bord de mer, la toile bien roulée glisse le long du mât et, à l’arrivée au sommet, déploie les trois couleurs de la Belgique, noir jaune rouge, tandis que les gendarmes présentent les armes et que les clairons sonnent aux champs. le colonel s’écrie; vive le Roi, vive la Belgique que les assistants répètent d’une voix vibrante.
Sur cette photographie, la villa Louis XVI… n’était pas encore construite !
Sur la gauche, il y a la villa Louis XIII, qui est nommée pendant la première guerre mondiale « Roxane », et qui a été mise gratuitement à la disposition du président du Conseil Belge par son propriétaire, Georges Dufayel.
La villa louis XIII a été construite en 1909, et la villa Louis XVI a été construite en 1911 (la construction est terminée en 1912). Cette carte postale date donc de 1910.
(Précisions de M. Dufour)
La nouvelle estacade fut reconstruite après la seconde guerre mondiale, devant le nouveau palais des Régates.
Ce palais est situé à environ 300 mètres à l’est de l’original. Le palais des Régates que le gouvernement Belge a connu pendant la 1ere guerre mondiale a disparu en 1940, dynamité par la Kriegsmarine allemande, pour éviter de servir de point de repère aux bombardements alliés ; l’estacade qui se trouvait en face de ce palais a subi le même sort.
(Précisions apportées par Rémy Dufour)
Lycée François Ier transformé en hôpital ( précision apportée par J.M. Longuet)
4 thoughts on “Sainte-Adresse, petite ville « belge » durant la Grande Guerre”
Bonjour,
Je peux vous envoyer deux photos de Sainte Adresse ( villa avec des personnalités + mitaitaire)
Mijnheer
Ik ben verzamelaar van poststukken, gelopen brieven en documentatie omtrent de periode « Belgische Regering in de enclave Ste.Adresse » gedurende de Eerste Wereldoorlog.
Dank U voor deze mooie informatie.
Deschacht Freddy
Réponse à Mr Dufour,
Nous vous remercions chaleureusement pour les précisions apportées dans votre message et toutes corrections sont les bienvenues.
Vous pouvez nous apporter des renseignements supplémentaires sur cet article compte tenu que vous êtes très informé sur ce site
Cordialement
Michel Body
Bonjour,
J’ai beaucoup apprécié de lire vos commentaires, et admirer les documents iconographiques présentés.
J’y ai trouvé deux erreurs.
Ou plutôt deux mauvaises interprétations.
Cela concerne une carte postale sur laquelle vous avez placé le commentaire suivant : « Disparation de la villa Louis XVI ».
Or, sur cette photographie, la villa Louis XVI… n’était pas encore construite ! Sur la gauche, il y a la villa Louis XIII, que est nommée pendant la première guerre mondiale « Roxane », et qui a été mise gratuitement à la disposition du président du Conseil Belge par son propriétaire, Georges Dufayel. La villa louis XIII a été construite en 1909, et la villa Louis XVI a été construite en 1911 (la construction est terminée en 1912). Cette carte postale date donc de 1910.
La seconde mauvaise interprétation concerne la photographie : Plage-déserte des bâtiments bombardés. Il est écrit que : Seule la passerelle survit de la désolation. Or, l’estacade (c’est le nom utilisé) qui est sur cette photo est la nouvelle estacade reconstruite après la seconde guerre mondiale, devant le nouveau palais des Régates – Ce palais est situé à environ 300 mètres à l’est de l’original. Le palais des Régates que le gouvernement Belge a connu pendant la 1ere guerre mondiale a disparu en 1940, dynamité par la Kriegsmarine allemande, pour éviter de servir de point de repère aux bombardements alliés ; l’estacade qui se trouvait en face de ce palais a subi le même sort.
Bien cordialement
Et encore : Bravo !
Rémy Dufour
Bonjour,
Je peux vous envoyer deux photos de Sainte Adresse ( villa avec des personnalités + mitaitaire)
Mijnheer
Ik ben verzamelaar van poststukken, gelopen brieven en documentatie omtrent de periode « Belgische Regering in de enclave Ste.Adresse » gedurende de Eerste Wereldoorlog.
Dank U voor deze mooie informatie.
Deschacht Freddy
Réponse à Mr Dufour,
Nous vous remercions chaleureusement pour les précisions apportées dans votre message et toutes corrections sont les bienvenues.
Vous pouvez nous apporter des renseignements supplémentaires sur cet article compte tenu que vous êtes très informé sur ce site
Cordialement
Michel Body
Bonjour,
J’ai beaucoup apprécié de lire vos commentaires, et admirer les documents iconographiques présentés.
J’y ai trouvé deux erreurs.
Ou plutôt deux mauvaises interprétations.
Cela concerne une carte postale sur laquelle vous avez placé le commentaire suivant : « Disparation de la villa Louis XVI ».
Or, sur cette photographie, la villa Louis XVI… n’était pas encore construite ! Sur la gauche, il y a la villa Louis XIII, que est nommée pendant la première guerre mondiale « Roxane », et qui a été mise gratuitement à la disposition du président du Conseil Belge par son propriétaire, Georges Dufayel. La villa louis XIII a été construite en 1909, et la villa Louis XVI a été construite en 1911 (la construction est terminée en 1912). Cette carte postale date donc de 1910.
La seconde mauvaise interprétation concerne la photographie : Plage-déserte des bâtiments bombardés. Il est écrit que : Seule la passerelle survit de la désolation. Or, l’estacade (c’est le nom utilisé) qui est sur cette photo est la nouvelle estacade reconstruite après la seconde guerre mondiale, devant le nouveau palais des Régates – Ce palais est situé à environ 300 mètres à l’est de l’original. Le palais des Régates que le gouvernement Belge a connu pendant la 1ere guerre mondiale a disparu en 1940, dynamité par la Kriegsmarine allemande, pour éviter de servir de point de repère aux bombardements alliés ; l’estacade qui se trouvait en face de ce palais a subi le même sort.
Bien cordialement
Et encore : Bravo !
Rémy Dufour