Nommé avant la mobilisation à la tête du 17ème Corps d’Armée à Toulouse, le général Poline reçoit des instructions d’offensive dans les Ardennes belges dès le 6 Août 1914.
Le plan d’attaque est intégré dans la stratégie de la 4ème Armée Française du général Langle de Cary.
Le 17ème corps du général Poline progresse en direction de Neufchâteau, dans les Ardennes belges.
Alors qu’une présence ennemie très importante est signalée, l’ordre est donné d’attaquer l’ennemi, malgré l’absence de son artillerie de support qui est en retard sur cette position.
Les Allemands, bien organisés et blottis dans la forêt dense de Luchy, engage un véritable pilonnage d’artillerie sur les troupes françaises du 17ème corps et les tirs incessants des mitrailleuses ennemies provoquent d’énormes pertes et de nombreux blessés.
Cette situation dramatique engendre la destitution de commandement du général Poline à la tête du 17ème corps et il est transféré au commandement de la 9ème Région militaire de Tours.
L’ensemble des forces françaises présentes dans les Ardennes belges subissent le même sort et la déconvenue est générale
Extraits de « Histoire illustrée de la Guerre de 1914 »
———————————————————————————————————-
Le 17ème Corps avait reçu le 21 à 18h00 l’ordre de se porter en avant.
Il progresse en divisions accolées, celle de gauche, la 34ème division, vers Jéhonville et celle de droite, 33ème division, vers Ochamps.
Les 4ème et 9ème divisions de cavalerie opèrent au nord de Neufchâteau après avoir, dans l’après-midi du 20 Août, provoqué le déploiement de la majeure partie de 2 divisions ennemies ( 21ème du XVIIIème corps et 24ème du XIXème corps) aux abords de Longlier, se sont établies pour la nuit du 20 au 21, dans les zones de Paliseul, Offagne, Fays-les-veneurs( 4ème division) et Herbeumont ( 9ème division).
On peut ainsi croire que le 17ème corps d’armée du général Poline est bien renseigné et bien protégé.
Pour le lendemain, il est prévu que les unités de cavalerie présentes doivent patrouiller dans la forêt de Luchy jusqu’au sud de l’axe Recogne, Libin, Beauraing vers Saint-Hubert.
Si l’ennemi est présent dans ce secteur, on saura bien le repérer. De l’étude des documents allemands, il résulte que le XVIIIème corps allemand a dû très probablement progresser par le nord-ouest et l’ouest de Neufchâteau.
Le 17ème corps d’armée française du général Poline se sent en sécurité et progresse vers Ochamps et Jéhonville. Porté franchement en avant et réellement découvert sur son flanc droit, le corps d’armée marche, précédé par le 9ème régiment de chasseurs à cheval.
A droite, partant d’Herbeumont et se dirigeant vers Ochamps, la 66ème brigade d’infanterie conduite par le général Fraysse avec deux groupes d’artillerie divisionnaire de la 33ème division.
Près d’elle, la 65ème brigade commandée par le colonel Huc, avec un groupe de l’artillerie divisionnaire, débouche, à 4h00 du matin, à la lisière Est de la forêt d’herbeumont, se dirigeant vers Saint-Médard et Orgéo.
Ces deux brigades forment la 33ème division d’armée française commandée par le général de Villeméjane.
La 65ème brigade doit attendre que le 12ème corps ait débouché pour se porter sur Bertrix par Saint-Médard.
Les deux colonnes de gauche sont formées de la 34ème division du général Alby, la 67ème brigade du général Dupuis et la 68ème brigade du colonel Bertaux; la première marche sur Jéhonville et l’autre sur Offagne.
Le général POLINE, commandant du 17ème corps d’armée, marche au centre, en tête de la 67ème brigade.
Le brouillard est dense et favorise les mouvements. Le 17ème corps traverse la Semois, la progression n’est pas rapide. Vers 14h00, la 34ème division rend compte qu’Offagne est occupé. Ayant atteint le village de Fays-les-Veneurs, le général Poline ordonne une préparation d’artillerie sur Offagne afin de lancer une attaque et, une heure plus tard, Offagne est repris. Aussitôt la marche est ordonnée sur Jéhonville et Assenois.
Pendant ce temps, le général Fraysse, qui progresse sur la droite, éprouve d’énormes difficultés au coeur de la forêt de Luchy jusqu’à l’entrée d’Ochamps, l’artillerie et les mitrailleuses ennemies font un carnage et notamment sur le convoi d’artillerie de la 33ème division surprise sur la route vers Ochamps.