La caserne Marie-Henriette du 13ème Régiment de Ligne était sise à Namur.
Reprise de Keyem le 18 Octobre 1914 au soir
Les officiers du grand quartier général discutent avec l’état-major de la 4ème Division du général MICHEL sur les conditions de la contre-attaque qui doit rendre Keiem aux Alliés.
L’assaut sera lancé par le 1er bataillon du 13ème régiment de ligne commandé par le Major DELCOURT et suivi en soutien par le 1er bataillon du 8ème régiment de ligne avec le Major VASSEUR. L’ensemble de l’opération sera dirigé par le Colonel COUTERIAU
Le Major DELCOURT, qui pense que l’on va lancer, sans espoir de renfort, 2 bataillons isolés déjà réduits contre un gros contingent de l’armée ennemie massé dans les bois de Koekelare et dans le village de Sint-Pieterskapelle fait une déclaration au Colonel COUTERIAU :
« Nous marchons à la mort, Monsieur, mais qu’importe, le bataillon fera son devoir »
Les soldats progressent maintenant vers la Kloosterdreve, traverse le pont de Tervate .
Sur la route de Keyem, le Major DELCOURT commande à mi-voix le déploiement des 3 compagnies de son bataillon ;
Au Nord : la Cie PASQUIER va s’établir à la borne 6 sur la route de Leke.
A l’Est : la Cie MAHIEU battra la route de la Chapelle par où l’ennemi devrait sortir du bois de Koekelare.
Au Sud : la Cie BRABANT ainsi que la Cie POTTIER du 8ème de ligne s’installeront à la lisière et fouillera les maisons du village.
Aux abords de l’église les troupes belges sont accueillies par un feu nourri provenant du cimetière, une grêle de projectiles claque sur la route et les murs. La progression se fait de maison en maison avec des assauts vigoureux.
Des Allemands arrivent de toute part et tentent une infiltration dans les lignes belges.
Le Lieutenant LOUPPE se hâte de regagner la position de ses mitrailleuses mais il tombe à genoux, blessé mais ordonne le feu à ses hommes. Au même instant, le Major DELCOURT, qui s’avançait sur la route pour diriger de plus près le combat, tombe atteint d’une balle au flanc droit. Le lieutenant blessé l’interpelle ; « Mon Major, puis-je vous venir en aide ? »
Le visage martial du Major DELCOURT est déjà livide et seul un râle étouffé sort de sa bouche.
Des survivants du 1er bataillon du 13ème de ligne, il restera 120 hommes et 2 officiers après cette nuit du 18 et cette journée du 19 Octobre 1914…
Et ce ne sont là que des combats d’avant-garde !
La sépulture du Colonel DELCOURT repose dans le cimetière militaire belge de Keyem parmi ses soldats tombés au champ d’honneur.
Le Colonel DELCOURT était l’époux de Lucie Tandel, originaire d’Arlon.
Il avait une fille nommée Marie née à Ixelles le 18 Novembre 1891.
A la mort du Colonel DELCOURT, son frère Emile s’engage à l’armée comme élève médecin et Marie, la fille du Colonel, entre dans le service de renseignements « La Dame Blanche » qui lui vaudra la décoration de La Croix d’Officier de l’Empire Britannique.
je suis son petit fils
Originaire de Bouillon, a-t’il encore de la famille dans cette cité ?