Cette biographie appartient à Michel Florens, petit-fils de Jean Florens.
Elle est soumise à une réserve de tous droits.
SOUAIN LE 8 AOUT 1914
Chers parents,
Nous sommes arrivés sur lieux hier soir, avec une pluie battante. En arrivant, il nous a fallu prendre la garde.
Je crois que nous allons partir aujourd’hui pour VOUSIER, le 20eme est arrivé ce matin.
Le voyage n’a pas été sans entrain tout le long de la route on nous a acclamé, on nous donnait des bougies.
Il m’est arrivé un petit accident avant d’arriver à ISSOUDIN.
J’ai voulu couper une barre de la fenêtre des wagons à bestiaux pour passer la tête. Une fois que je l’ai eu coupé, j’ai regardé s’il n’y avait personne mais « crac ! », mon képi est parti en voyage. Il devait se plaire dans ce pays.
J’ai continué la route ainsi, nous sommes passé à SAINT FLORENT, là on nous a donné de l’eau de menthe. SAINT FLORENT est une petite ville, mais il y a la moitié des gens de la croix rouge.
Arrivé à une gare de la frontière, car en venant avec le train, nous sommes passé à 6 km de la frontière. C’était le matin, on est descendu, moi sans képi toujours. Alors j’ai vu un type qui en posait un pour se débarbouiller, juste on allait siffler pour monter. Alors j’ai pris le képi, je me le mets sur la tête et je m’en vais.
Il a débarqué avec le calot !!!
Je voudrais bien vous donner pas mal de détails, sur ce que ce passe ici, mais on nous l’a défendu. Nous ne devons même pas dire ou nous sommes.
Or, je conte sur votre discrétion, ne le dites à personnes, car il m’en coûterai cher !!!
Aujourd’hui, 9 août, nous sommes été à la messe, on nous a distribué des médailles d’un Sacré Cœur en drap. Puis à 8 heures à la bénédiction Spéciale.
Il y a un curé qui est bien aimable.
On m’a trouvé un emploi, je suis cuisinier de la section!!!
Il se passe de grands événements, nous ne les connaissons pas. Nous sommes survolés. par les aéroplanes.
La nuit dernière, il y avait un dirigeable avec un projecteur.
On ignore à quelle puissance, il appartenait.
En fin, je vous dirais que je suis en bonne santé et j’espère que c’est de même à la maison.
Je vous envoie cette lettre pour tous, car pour faire des lettres ainsi, nous sommes obligés de nous cacher. Or j’espère, ma chère Juliette que tu feras ton possible pour la faire parvenir à tous!
Tu embrasseras toute ma famille pour moi, ainsi que mes enfants chéris. Surtout, n’oublie personne car on m’accuserait de
négligence! Or je compte sur toi.
Ton mari ne cesse de songer à ceux dont il est éloigné.
Jean FLORENS
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Je n’ai pas reçu de nouvelles.
Le lendemain, à deux heures, sommes arrivés à AUTRY, à 8 heures repartis. Le lendemain à 3 heures et demie arrivée . Avons laissé le 11eme à Grand Pré, avons cantonné à Marc. Partis à 2 heures et demie, arrivés à » THENORQUE ??? » 9 h avons passé la fête du 15 août à deux jours. En venant nous avons été espionnés par un aéroplane allemand et avant la journée du 15 août……………Il fut dégringolé à VOUSIER
Partis de ………passé à BUZANCHY où fut tué le Général CHANZY.
A part les buzansy arrête à …….pour cantonner. Avons préparé la soupe. Quand elle a été cuite, il a fallu foutre un coup de pied à la marmite pour partir un peu plus loin en direction de SEDAN.
Nous avons fait une autre étape de 25 kilomètres par les montagnes des Ardennes, nous avons éprouvé une grande fatigue ainsi que la faim;
Sommes passés à MOUZON. Avons traversé la MEUSE. MOUZON est une petite ville très jolie qui reçu une grande charge de cavalerie en 1870; Puis nous avons pris la route de SEDAN. A un kilomètre avons rencontré le 5eme régiment d’Artillerie. J’ai vu le camarade …DETIENNE et lui ai fait sonner le bonjour.
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Plusieurs aéroplanes sont venus nous espionner. On les accable de projectiles, mais pour cela, ils ne descendent pas facilement.
Resté à AMBLIMONT 4 jours. Parti le soir à 6 heures, cantonné à MESSINCOURT, pas soupé. Avons pris un café au lait. Parti en alerte pas dîner. Passe en BELGIQUE et sommes arrivés à SAINTE CECILE à 6 heures du soir. Avons été en avant poste. Un orage nous a surpris en pleine forêt, avons bivouaqués dans la forêt d’HERBEUMONT. Sommes partis à 6 heures , sommes passés à HERBEUMONT.
Nous sommes arrivés à BERTRIX le 22 août à 12 heures 30. Tout le Corps d’Armée s’est rassemblé là.
A 2 heures partis. Sommes arrivés à la crête d’une cote à 2 heures et demie( les Corettes). Avons aussitôt reçu une fusillade là. Mon 1er Bataillon commence. Nous nous sommes déployer en tirailleurs dans un champ d’avoine. Les allemands étaient dans un bois, impossible de les voir. Malgré cela, nous nous sommes avancés jusqu’à 250 mètres; Là nous nous sommes trouvés dans un fossé. Il était temps car à ce moment, l’Artillerie allemande déclenche son feu. C’est alors qu’on s’est aperçu qu’on était tombé dans une embuscade. Nous sommes restés là, fusillés par des milliers et des milliers d’hommes et criblés de projectiles et d’obus. Là, trois balles m’ont effleuré la figure. J’ai fait de tout, je me suis vu perdu, je me suis préparé à mourir. J’ai passé deux heures d’angoisse là, car on nous avait pendant un moment commandé de cesser le feu. J’ai fait mes …… à toute ma famille, mais malgré cela, je n’ai pas pleuré. Plusieurs de mes camarades son tombés là foudroyés. Un pauvre clairon a reçu une balle dans la tête et un grand nombre, c’était effroyable. Enfin à un moment, on nous donne l’ordre de se replier. Il fallut se sortir de ce fossé et ramper jusqu’au derrière de la crête. C’est surtout là que les pertes ont été grandes. De pauvres malheureux qui croyaient de se sauver plus vite en galopant, recevaient des éclats d’obus » a par derrière. Trois obus ont éclaté au-dessus de ma tête et j’ai reçu une pluie pas ordinaire. Mais DIEU m’a protégé.
Enfin, je suis arrivé derrière la crête. Là, je n’en pouvais plus. La fièvre me brûlait. J’étais mort de soif. J’avais une pleine gourde de bière, j’en ai bu, cela ma redonné des forces pour repartir à cent mètres de là.
J’aperçus une tranchée, je me précipitais, mais je m’aperçu bientôt que j’allais y rester, car c’était une tranchée faites par les allemands pour nous y canarder. Aussi, je suivis mon lieutenant et je me réfugiais derrière un talus de la hauteur d’un tireur debout. Là, il me fallut abandonner mon sac, j’y serai resté mais à ce moment les allemands avançaient en nombre à la » baïonnette « . Il fallut se replier.
Je me repliais, mais avant de partir, je pris mes petites correspondances et les vivres de réserves et je suis parti, la mitraille continuait de plus en plus, nous étions trois.
Le lieutenant nous entraîna alors sur la droite, nous nous sommes pris par des pacages, c’était plein de fil de fer partout. Il fallut sauter tout cela.
Enfin, on vit une troupe qui s’approchait vers la gauche, on alla tout de suite s’y joindre et il nous fallut traverser la route. Là je vis arriver un pauvre copain qui arrivait en vélo DELSOUC. A chaque deux cents mètres il tombait. Les obus battaient la route en plein une voiture d’ambulance fut incendiée. Pour en finir, un cycliste, on l’avait envoyé de la première ligne pour aller chercher des munitions…Il s’est sauvé jusqu’à ce que nous ayons rejoint le 7eme de ligne. Le colonel nous garda pour garder drapeau.
Nous étions derrière une maison. A ce moment sur nous, passa un aéroplane allemand et laissa partir une boule en aluminium.
Aussitôt l’Artillerie régla son tir. Deux minutes après le coin gauche de la maison vola en éclats. Enfin on se retira à la nuit noire. En route , nous avons rencontré de pauvres blessés qui nous suppliaient de les prendre précipitamment. Il y avait un copain qui avait reçu une balle dans le pied
On arriva dans un village. Je suis rentré dans une maison, ou j’ai rempli ma gourde de bière et ils m’ont donné un plein bol de lait. Cela m’a fait beaucoup de bien, car je n’avais rien mangé de la journée.
A la première pause, je voulais collationner un peu. Je cherchais le saucisson, mais Adieu! Ces salopards devaient en bénéficier. Enfin, vers 11 heures on est arrivé à HERBEUMONT. On était treize du 11eme !!
Le lendemain, toutes les compagnies se rassemblèrent. Finalement arrivé à » TINTIGNY « , nous étions 63 de ma compagnie sur 250. Nous sommes partis en avant garde par les crêtes pour protéger la retraite du drapeau. Nous avons fait 40 kilomètres enfin on a repassé la frontière. Là, j’eus un pincement au cœur en remettant les pieds sur cette terre o— j’avais failli ne plus revoir.
On arriva à ENBLY le 24 et on cantonna. Le lendemain il fallut procéder à la chose la plus lugubre : l’Appel
Là on voyait à chaque nom, une angoisse terrible. On attendait à chaque nom la réponse du présent. Hélas!!! Il n’y en eut que 63.
La section du sergent MARTIN a toute été anéanti. Le malheureux les a lancé à l’assaut à la » baïonnette « . Arrivé à 20 mètres dans le bois, les » pruscos » avaient tendu des fils de fer pour les empêchés d’arriver jusqu’à eux. Pendant qu’ils les escaladaient, les allemands les ont tous fauchés.
Le lendemain, le 24, nous nous sommes levés, les allemands avaient poussé la frontière de la BELGIQUE, ils passaient en FRANCE.
Aussitôt, il fallut se préparer à les recevoir. On nous fit faire une grande tranchée derrière une haie, puis quand elle fut finie, on mit sac au dos et on fit (parc?) au 7eme et au 9eme, car le 11eme était trop faible pour les arrêter. Nous nous sommes dirigés vers MOUZON.
Là nous avons reçu des nouvelles bonnes, ils étaient repoussés, nos tranchés avaient servi à quelques chose!
Nous avons dormis au milieu d’un champ.
25 août 9 heures et demie. Pas d’évènement.
Midi, parti sur Tully. Soutien d’artillerie. Avons pris diverses formations, protégé sous le feu de notre artillerie. Avons bivouaqué sur le lieu jusqu’à 11 heures du soir. A 11 heures sommes partis en alerte, nous avons été sur la pente d’une colline. Nous avons pris une formation de renfort pour le 7eme.
A 1 heure partis de la SOMME, retirés sur l’Yonne. Avons bivouaqué jusqu’au jour.
Je pense que le 17eme se retire pour aller se relever.
Yone, nous avons passé la nuit dans un champ sous une pluie battante.
Nous nous préparions à partir, quand le feu de l’Artillerie se fit entendre. Il fallut y marcher. Tout le régiment parti ce jour. Là j’étais avec ma section au train de combat. Mais cela ne fait rien, les obus venaient nous visiter de temps en temps. A la Fin de la journée, les allemands étaient rentrés dans MOUZON et il y avait un grand nombre d’allemands au delà de la MEUSE. Mais vers la fin de la journée, il arriva le régiment d’artillerie coloniale de CHARENTON, et tout un tas d’autres régiments d’Infanterie.
Ce jour là, plutôt ce soir, on était content ! On se disait que demain, tous les prussiens qui auraient franchi la MEUSE, seraient dedans à boire une tasse.
29 août, le lendemain, après avoir bivouaqué au milieu d’un chemin et passé la nuit à veiller au convoi, nous sommes partis sur RANCOURT.
En arrivant dans ce village, nous nous préparions à faire le café, quand une fusillade vient troubler notre tranquillité. On se porta sur les lieux; mais aussitôt, l’Artillerie allemande dirigea son feu sur nous; mais malgré cela on a avancé quand même en utilisant un peu le terrain. Nous étions dans un bois quand toute une section qui était suivie par l’Artillerie vint s’y engouffrer. Aussitôt on reçut une dégelée de coup de canons qui se portait bien, car un seul homme qu’ils voient, ils y envoi un obus;
La journée se passa ainsi, sous la pluie des balles et des obus. Vers la fin de la journée tout cela se calma un bon peu; A huit heures, on nous appris qu’il fallut prendre les avant-postes. En effet, on nous mena, toute la compagnie à la lisière d’un bois qu’il nous fallut garder.
Pour monter la garde, il y avait 100 mètres environ de la lisière et tous les deux seuls avec un copain, on ne chantait pas pendant deux heures, surtout si nous avions su ce qui se passait au village.
Vers le milieu de la nuit, le régiment et même le Corps se replia à 15 kilomètres et nous laissa toute la nuit tout seuls.
Le lendemain, on vient nous avertir que le régiment était parti, alors on plia armes et bagages et on fit de même. Il nous fallut…………passé les nuits à la belle étoile sous la pluie, nous appuyer 25 kilomètres. Pendant ce trajet j’ai………que les effets d’une guerre, mais c’est triste.
Nous longions une gare, quand après avoir passé le village, » TONNAY LES VIVIERS » quand tout à coup la route se fit voir droite, alors j’eus un serrement au cœur car malgré cela on a le cœur dur en guerre. On voit tomber son copain, on ne s’occupe pas de voir s’il est mort ou blessé.
De chaque coté de la route, c’était une traînée de blessés, les uns la moitié d’une joue emportée, l’autre une jambe, l’autre un bras, les uns plus ou moins atteints que les autres et s’aidant les uns avec ( autres ) ; puis c’étaient les familles en détresses. Là c’était un pauvre vieux qui avait à peine la force de marcher, qui lui aussi essayait de fuir l’oppresseur. Plus loin, c’était une famille entière dont les enfants venaient nous demander à boire, car la journée nous avions le beau temps, mais la nuit, on le paye!!
Plus loin je trouve un groupe de femmes qui étaient dans un état de grossesse et c’était, nous ont-elles dit, que les officiers donnaient ordre de les éventrer.
Enfin, on fait la grande ( halte ) a coté d’une grande ferme dans le genre de celle de l’oncle à Marthe. Il y avait de tout. On nous a donné ordre de nous approvisionner. La dessus, pour ma part, j’ai attrapé deux poules et des œufs.
Enfin la maison, c’était tout délabré. Les bœufs et les veaux étaient attachés à la mangeoire et n’avaient rien, enfin on est reparti. En route, j’ai vu BATTUT à MARIE, un joli petit village, mais qui était abandonné, puis on est arrivé aux ALLEUX, là depuis longtemps on a trouvé un cantonnement avec de la paille et çà a été le bienvenu car aussitôt soupe ! .
On a été à la paille. Ah!! elle était bonne et j’ai dormi depuis 7 heures jusqu’à 4 heures puis on s’est levé on est parti vers le sud. On a fait une vingtaine de kilomètres, mais pendant cette étape un malaise m’a pris et il a fallu que je me fasse porter à la voiture de munitions. La chaleur m’accable beaucoup et l’humidité aussi. Aussi je crois que je vais avoir une angine, la gorge me cuit et je ne peux pas avaler.
heures, on est arrivé et on est posté. Je ne sais dans quel but, toujours pareil, pour changer!!
On a battu en retraite, on a poussé à MAZAGRAM, à SOUAI, à SUIPPES et filé sur le camp de CHALONS. On nous y a fait aller pour tenir le siège paraît il!
Je souffre énormément de la gorge et des pieds. Un caisson de munitions m’a monté sur le gros orteil du pied droit .
Nous sommes dans un patelin où les gens sont tout à fait dégueulasses. Ils nous regardent par-dessus l’épaule par ce que nous battons en retraite.
Aussi, pas moyen de rien trouver! Il nous faut coucher sur la dure, au mauvais temps. Aussi, mon angine va toujours en s’aggravant et le médecin major n’a pas l’air décidé à m’envoyer à l’hôpital.
Voilà quatre jours que je ne peux mettre rien dans la bouche!
Nous sommes arrivés à 8 kilomètres de CHALONS. Je suis allé voir le Major, toujours pareil, il ne veut rien faire. Il m’a passé de la teinture d’iode dans la bouche, le même remède que pour les chevaux!!
Nous sommes repartis, nous sommes revenus en vue de CHALONS, une jolie ville.
Là, avant d’arriver, je suis été obligé de rester derrière; la fatigue me mine, je ne mange rien et précisément il n’y a pas de voiture, nous avons fait une étape de 25 kilomètres jusqu’à midi et 7 kilomètres le soir. Arrivé à un village, nous avons trouvé des cantonnements. J’ai pu trouver deux œufs , je les ai bus, cela m’a fait du bien. A 9 heures, le Général de Corps d’Armée a donné l’ordre de bivouaqué dans un champ. Nous avons passé la nuit dehors. J’ai passé une nuit très mauvaise. Je me suis réveillé à 11 heures, une quinte de toux m’a pris, je croyais que l’on m’arrachait le gosier. Enfin on a donné le lever à deux heures, car entre deux heures et quatre heures c’est l’heure habituelle à laquelle nous nous levions. Nous sommes repartis sur la direction de VITRY LE FRANCOIS. Nous avons repassé et longé la ligne sur laquelle nous sommes arrivés.
Ah! Combien j’aurai donné de pouvoir revenir ,car ce n’est pas tout rose que de marcher dans l’état que je suis.
Nous avons cantonné à » POGNI? » étape de 28 kilomètres. J’ai trouvé quatre œufs, j’aurai pu trouver bien d’autres choses, mais je ne pouvais pas l’avaler, or ce n’est pas utile!
Nous sommes repartis à 3 heures, nous sommes arrivés à « HELATZCELLIN? » à 8 kilomètres, là j’ai écrit, j’ai le pied droit en marmelade.
SOMPSOIS, pour y venir je suis été à l’ambulance, le régiment s’est déployé et à marché sur le nord-est. Il s’est engagé le 7 au jour, ils se sont battus avec acharnement jusqu’à la nuit et ont tenu les pruscos en échec et les ont fait même reculer. Ils ont couché sur les positions dans des tranchées. Au matin, il a commencé d’arriver le 21eme Corps comme renfort. Ce matin, il paraît que les allemands reculent sur toute la ligne. Il est remporté même des victoires sur plusieurs endroits, mais cela ne se passe pas sans casse. Il y a de nombreux blessés mais on a le cœur content quand même.
Mon angine à moi est toujours pareille. Je passe toutes les nuits et tousse comme un tonneau, enfin on ne me soigne pas, je risque rien de guérir. Je souffre énormément des pieds.
Les compagnies de dépôt sont arrivées; Le train de combat est parti, l’ambulance aussi. Aussi le lieutenant n’a pas voulu nous prendre au feu.
Il paraît que ça chauffe, l’arrivée de blessés de partout. Les majors m’ont vu tousser et ont vu que je souffrais. Ils m’ont passé la visite et m’ont expédié sur CHAVANGES (AUBE). En chemin, nous avons été arrêtés à un petit village. On nous a fait coucher, on nous a donné du bouillon. Le matin, j’ai été me chercher un litre de lait et une miche de pain et j’ai pu bien déjeuner. Enfin, le matin on s’est dirigé vers CHAVANGES on y est arrivé à 11 heures avec une escorte de trois prisonniers allemands dont un officier.
Arrivé à la gare, là de braves femmes avaient préparé le dîner pou nous Pour ma part, j’ai eu à lécher un plat de fayots et deux tartines de confiture et j’ai bu deux verres de vin blanc. Enfin, a trois heures et demie de l’après midi on a embarqué. Le 9, on est parti à 3 heures de CHAVANGES sur la ligne TROYES- SENS, nous sommes passés à BRIENNE LE CHATEAU, TROYES, SENS, MONTARGIS et avons rejoint la ligne de PARIS aux AUBRAIS.
Pendant le trajet, c’était plein d’infirmeries de la Croix rouge et dans les petites gares on nous portait du café, du lait, du vin, de la grenadine , des œufs, du fromage, des raisins, de tout en un mot…
Je suis indécis, je crois que nous allons prendre la direction de MONTAUBAN. D’ORLEANS, c’est à la gare des AUBRAIS que j’écris cela. Le 12/9, nous nous dirigeons sur MONTAUBAN. Nous avons passé la nuit dans le train. On est passé à LIMOGES, j’ai mangé 2 gamelles de soupe puis nous sommes arrivés à GOURDON. Nous y sommes arrivés à 6 heures du matin et nous ne sommes repartis qu’à une heure ; J’ai écrit une lettre prévenant que j’allais passer à MONTAUBAN.
Nous nous sommes arrêter à CAHORS, une heure. J’ai écrit ceci. Je crois que nous n’allons pas nous arrêter à MONTAUBAN. Je ferai mon possible pour rester car je n’en puis plus. Voilà 3 jours et 3 nuits que nous sommes dans le train et j’en ai assez.
J’ai un pied comme un farci…………………
FLORENS Jean est né à » BRIAL » commune de BRESSOLS le 3 mars 1892,
il est décédé à MONTAUBAN le 4 août 1974.
En 1915, il avait 2 enfants.
Pour cette raison, il poursuivra la guerre dans une usine d’armement à BORDEAUX.
Remerciements particuliers pour le Président de l’Association « Mémoire82 » de Montauban; Mr.
FLORENS Michel