Maximilien Poncelet est né à Hamipré le 7 Mars 1888
Maréchal des logis au 3ème régiment d’artillerie
Il habitait chez sa mère à Bertrix, rue de la Brasserie n° 15 .
Ayant vécu les 4 années de guerre avec le 3ème régiment d’artillerie, Maximilien traverse toutes les grandes batailles essentiellement sur l’Yser dans la région de Dixmude et Nieuport en ayant subi 2 blessures au combat.
Le Régiment durant la guerre 1914-1918
A la déclaration de guerre, le 3ème Régiment d’artillerie, en voie d’organisation, ne comprend qu’un groupe de 75 à tir rapide et formé par les 49è, 50è et 51è batteries.
L’artillerie de la 9ème Brigade Mixte comprend un groupe à trois batteries: les 43è, 44è et 45è batteries.
L’artillerie de la 11ème Brigade Mixte comprend un groupe à trois batteries: les 37ème,38ème et 39ème batteries.
L’artillerie de la 12ème Brigade Mixte comprend un groupe à trois batteries: les 40ème, 41ème et 42ème batteries (futur II/3A).
Après la bataille de Liège la réorganisation de la 3ème Division d’Armée engendre de nouveaux changements.
Le 3A se constitue de deux groupes:
I/3A : 49ème, 50ème et 51ème batteries;
II/3A : 37ème, 38ème et 39ème batteries.
En 1916 une nouvelle réorganisation modifie la structure du régiment; l’artillerie de la 3DA est centralisée en une brigade d’artillerie de deux régiments (3A et 9A).
Le 3A comporte trois groupes:
I/3A : 37ème, 38ème et 39ème batteries;
II/3A : 40ème, 41ème e et 42ème batteries;
III/3A : 43ème, 44ème et 45ème batteries.
Le 6 août 1914, vers 4 heures, les 49ème, 50ème et 51ème batteries engage le combat dans la région de LIEGE, au plateau de Cointe, d’où elles ouvrirent le feu sur le terrain en avant de la ligne Boncelle – Embourg.
Après avoir pris position au plateau d’Ans pour protéger le passage des troupes sur la rive gauche de la Meuse, les batteries s’intégrèrent dans la colonne de marche sur la route de Liège à Hannut où elles arrivèrent le 7 août à 00H30 . La retraite se poursuivit les jours suivants et les batteries prirent position à diverses reprises.
Le 13 août la retraite se poursuivit vers Louvain; une position de rassemblement fut prise dans les plaines de Blauwput afin de reformer les troupes de la Division et le 3A se constitua en deux groupes.
La 3èDivision d’Armée se replia alors dans la position fortifiée d’Anvers. Le I/3A participa aux combats d’Aerschot.
Toutes les unités constituant le nouveau 3A avaient étroitement coopéré à la défense de Liège et participé notamment aux combats de Queue du Bois (I/3A), Rabosée et Sart-Tilman (II/3A).
La brillante conduite des troupes constituant le 3A valut au Régiment l’inscription « Liège » sur son étendard, tandis que les Ier et IIème groupes inscrivaient le même fait d’arme sur leurs boucliers.
Le Régiment occupa diverses positions dans la position fortifiée d’Anvers notamment dans le secteur Walhem – Wavre-Ste-Catherine. Les 49ème et 51ème batteries prirent activement part à la défense de Termonde au début de septembre. Elles rejoignirent le Régiment le 9 septembre pour participer à la deuxième sortie d’Anvers. Tandis que la 50ème batterie appuyait le I/12 vers Rymenam et Boortmeerbeek, les autres batteries suivaient le 11ème de Ligne sur la route Kraai – Venne – Keerbergen.
La 39ème batterie installée à Zeept prit en flanc, par un tir très efficace, les troupes allemandes qui marchaient à l’attaque de St-Adrien. Les feux croisés de nos batteries obligèrent l’ennemi à la retraite. Toutes les batteries à l’exception de la 50ème qui appuyait le I/12 prirent une brillante part au combat de Over-de-Vaart les 11 et 12 septembre 1914. Au cours de la retraite vers la position fortifiée, le Régiment eut à nouveau l’occasion de se distinguer en protégeant le repli des troupes de la division.
A partir de ce moment et jusqu’au 6 octobre 1914, date de la retraite vers l’ouest, le 3A assura la défense du secteur Heydonck – Breendonck – Liezele.
La citation « Anvers » accordée par l’Ordre Journalier de l’Armée du 21 juin 1930 aux régiments et aux groupes récompensa les efforts fournis par nos artilleurs pour la défense de la position fortifiée.
Par Tamise – Lokeren le 3A gagna l’Yser à Nieuport où il fit son entrée le 11 octobre 1914. Après avoir pris et organisé plusieurs positions les Ier, IIème et EM/3A furent mis à la disposition de l’Amiral Ronarch Commandant la brigade de fusiliers-marins français en vue de la défense de Dixmude. Jusqu’au 9 novembre ces unités participeront aux brillants faits d’armes de la brigade de fusiliers-marins français dans la tête de pont de Dixmude.
L’inscription « Yser » sur l’étendard du régiment et « Dixmude » sur les boucliers des pièces des Ier et IIème groupes attestent le dévouement et l’abnégation dont firent preuve ces unités pour la défense du dernier lambeau de notre sol.
Pendant ce temps la 43ème batterie du III/3A s’illustrait à Nieuport et les 44ème et 45ème batteries se distinguaient à St-Georges. L’inscription « Nieuport » sur les boucliers des pièces de la 43ème batterie et << St-Georges » sur ceux des 44ème et 45ème batteries récompensèrent la brillante participation du III/3A à la bataille de l’Yser.
Dès lors commença la guerre des tranchées.
Le 3A occupa divers secteurs et participa journellement au duel d’artillerie.
Au printemps de 1918 l’Allemagne lançait des offensives dans des directions diverses, offensives qui purent être enrayées.
Dans son désir d’atteindre le Pas de Calais, l’ennemi décida de prendre le saillant d’Ypres à revers en attaquant les lignes belges. L’attaque montée dans le plus grand secret se produisit le 17 avril 1918 à l’aube. Soutenu par une formidable artillerie, l’ennemi aborda notre front entre Merckem et Langemarck, secteur tenu par quelques bataillons des 3DI, 9DI et 4DA.
Toute l’artillerie de la 3DA était en première ligne et grâce à un service d’observation bien organisé, à une connaissance parfaite du terrain et à une liaison étroite avec l’infanterie elle fut pour la défense une aide puissante et d’ailleurs reconnue.
Les tirs de contrebatterie ennemie furent impuissants à entraver l’énergique intervention de nos artilleurs. La victoire nous souriait et une fois de plus nos batteries avaient soutenu leur réputation et bien mérité de la patrie.
Notre victoire fut pour l’adversaire une déception coûteuse et humiliante; elle fut pour la cause alliée une grande victoire et une belle page d’héroïsme.
La journée mémorable de Merckem a valu au Régiment une nouvelle citation « Merckem » à inscrire sur son étendard et les boucliers des I, II et III/3A.
Vint alors l’offensive libératrice de 1918. En septembre 1918, le 3A était au repos dans la région Bambecque – Oostcappel (département du Nord) quand il fut averti qu’il ferait partie d’un groupement sous les ordres du général Jacques pour la conquête de la Crête des Flandres. Ce groupement comprenait les 3DI (à laquelle appartenait le 3A), 9DI et 128DI française.
Le secteur d’attaque pour la 3DI est un terrain de grande lutte reconquis sur l’ennemi par les Britanniques après force bombardements; il s’étend au sud-ouest et au sud de la forêt d’Houthulst.
Le sol est bouleversé, troué d’entonnoirs, dépourvu de couverts; il n’est guère franchissable pour l’infanterie en dehors des passerelles et des pistes; quelques mauvais chemins de colonne permettent un passage difficile à l’artillerie.
C’est dans des conditions de transport pénibles sous la pluie et sous les rafales ennemies que, dans la nuit du 21 au 22 septembre 1918, les groupes mettent leurs pièces et munitions en place.
Le 27 septembre, le Roi lance la proclamation suivante:
SOLDATS,
Vous allez livrer un puissant assaut aux positions ennemies.
Aux côtés de vos héroïques camarades britanniques et français, il vous appartient de refouler l’envahisseur qui opprime vos frères depuis plus de quatre ans.
L’heure est décisive.
Partout les Allemands reculent.
SOLDATS,
Montrez-vous dignes de la Cause Sacrée, de notre indépendance, dignes de nos traditions et de notre race.
En avant pour le Droit, pour la Liberté, pour la Belgique glorieuse et immortelle.
ALBERT.
Le lendemain 28 septembre, après une énergique préparation, l’infanterie donne l’assaut aux formidables positions allemandes. Rien ne résiste à l’élan de nos bataillons que précède le feu roulant de nos batteries. La forêt d’Houthulst, un vrai repère de mitrailleuses dans un terrain défoncé par les obus et tout hérissé de troncs d’arbres nus comme de grands pieux, est enlevé de haute lutte.
La progression est rapide, l’artillerie opère un changement de position dans un terrain impossible et, lorsque tombe la nuit, notre infanterie se trouve au pied du Standenberg. Le lendemain, dès l’aube, l’attaque reprend sous une pluie torrentielle, mais qu’importe à nos troupes ! L’heure de la victoire a sonné, rien ne brisera leur élan. Comme Houthulst l’a été hier, Standenberg est conquis aujourd’hui.
Les Allemands, redoutant une nouvelle poussée, profitent de la nuit pour battre en retraite et s’organiser aux lisières d’Hooglede.
L’Ordre Journalier de l’Armée du 14 octobre 1918 autorise le 3ème Régiment d’artillerie à inscrire sur l’étendard et le bouclier de ses pièces le nom victorieux de « Standenberg ». Tandis que l’infanterie qui avait combattu pendant deux jours et avait subi des pertes sérieuses, passe en réserve, le 3A est mis à la disposition d’une division française, qui reçoit la difficile mission d’enlever le village d’Hooglede. Des tentatives infructueuses amenèrent le Haut Commandement à monter une nouvelle opération de grand style.
Nos batteries se livrèrent à l’écrasant travail de la constitution de dépôts de munitions dans des conditions qu’il est bien difficile de s’imaginer,: harcèlement incessant de l’artillerie ennemie, ravitaillement insuffisant et précaire en vivres, situation sanitaire mauvaise, toutes causes qui devaient inévitablement produire un épuisement physique des troupes, mais que soutenait un frénétique enthousiasme.
Lorsque le 8 octobre, elles furent retirées du secteur d’Hooglede, avant l’attaque générale, ce fut pour aller bivouaquer au sud de Moorslede dans des conditions qui n’étaient guère plus favorable et d’ailleurs pour peu de temps.
Dans la nuit du 13 au 14 octobre, elles reprennent position à l’est de Moorslede pour soutenir l’infanterie de la 3DI qui va marcher à la conquête de la Lys.
Cette seconde bataille des Flandres fut la réédition de la première: mêmes difficultés, même enthousiasme, même succès. Après trois jours de combats sanglants, nos valeureuses troupes, repoussant partout l’adversaire, l’ont rejeté sur la rive droite de la Lys, et sont relevées le 18 par des forces britanniques.
La bataille de la Lys n’avait pas été moins glorieuse que celle de Standenberg et valut aux régiments de la 3DI la citation « La Lys » et l’honneur de porter la fourragère aux couleurs du ruban de l’Ordre de Léopold (Ordre Journalier de l’Armée du 31 janviers 1919).
La victoire de la Lys ne fut pas la dernière grande opération à laquelle le 3A participa. Nous le retrouvons, le 28 octobre, dans la région de Somerghem, à la disposition des 7DI et 8DI, chargées de rejeter hors de ce secteur, l’ennemi accroché au canal de dérivation. Il fallut trois jours d’efforts soutenus pour l’obliger à la retraite et l’activité de son artillerie causa des pertes sérieuses à nos batteries, qui restèrent, sur place, en réserve d’armée.
Le 9 novembre, elles furent dirigées vers Sommersacke sur l’Escaut, afin de participer à une nouvelle offensive en direction de la Dendre. Déjà d’énormes dépôts de munitions avaient été constitués et l’heure de l’attaque allait sonner, lorsque survint la signature de l’armistice; en ce jour mémorable du 11 novembre qui, avec tout le soulagement et toute la joie qu’il donnait, laissait malgré tout la vague impression de regret d’une victoire plus complète encore.
Le frère de Maximilien a habité à La Géripont, hameau situé entre Bertrix, Auby et Assenois.