Clément Wilmotte ; Mon Grand-Père ce Héros

 11/11/2014 – Mon Grand-Père ce Héros

Je suis un Rixensartois d’origine contrôlée et mon grand-père maternel, Clément, Joseph, Ghislain Wilmotte est né le 4 mai 1892 à Novilles-les-Bois entité de Fernelmont (province de Namur).

les misérables 1913 13èlig Clément Wilmotte encadré

En 1914 il était soldat au 13ème Régiment de Ligne. Grâce à son CARNET DE CAMPAGNE 1914 – 1918, il va vous raconter son aventure héroïque…

le carnet de clément wilmotte couvert

Très grièvement blessé, Clément Wilmotte, en est miraculeusement sorti vivant ! Il passa une grande partie de sa vie à Marche-Les-Dames, là où il habitait… Là aussi où son Roi perdit la vie !

clement wilmotte en uniforme

PAGE 9 :

Le départ en reconnaissance et les blessures par balles à la tête, à la jambe et au pied le 12 septembre 1914.

 » Nous sommes partis à 8 hommes et un caporal, on nous avait dit qu’ils étaient à 250 (soldats), deux mitrailleuses et un canon, aussi on savait bien qu’on ne reviendrait plus.

Nous sommes arrivés à 25 mètres d’eux, justement il y en a un des nôtres qui a tiré alors, les Allemands sont arrivés et nous avons commencé à tirer en nous repliant sur le gros de la troupe qui était à 500 ou 600 mètres de nous…

Quand j’ai reçu une balle dans la tête, une dans la cuisse et une dans le pied.

La balle est entrée derrière l’oreille gauche et est ressortie sous l’œil gauche. »

 

Dans les années soixante, mon grand-père m’a raconté qu’à l’hôpital on lui introduisait à vif, une mèche de tissu dans le conduit par où était passée la balle, ceci pour désinfecter la plaie.

Il a perdu l’ouïe de ce côté mais son œil fut sauvé !

Selon lui également, c’est seulement le lendemain que des paysans l’on ramassé alors qu’il avait été laissé pour mort par les Allemands.

Il n’aimait pas parler de cette guerre, néanmoins malgré qu’il n’ait jamais terminé son école primaire, il a eu le courage de nous laisser un témoignage important.

J’espère que cette publication sera diffusée et lue par des enfants et par des personnes plus jeunes qui n’ont pas le témoignage d’un grand-père qui a fait la guerre 14-18.

Clémént Wilmotte fut décoré mais il n’a jamais voulu porter ses décorations !

La Croix de Guerre le 29 avril 1917.

La Médaille de la Victoire le 22 septembre 1919.

La Médaille Commémorative de la Guerre 14-18. 

Francis Broche (petit-fils de Clément Wilmotte) le 11 novembre 2014.

110 première page wilmotte

 

Les principales difficultés que j’ai passé en 1914,15,16,17,18

Le 25 Juillet 1914, je suis parti de chez moi pour le fort de Dave et l’on me dit que la guerre est déclarée.

Le 26 Juillet, je suis désigné pour aller au dépôt afin de préparer les tenues des classes rappelées.

Le 27, je suis parti pour Erpent, sur le côté de Dave, pour travailler aux tranchées. Je suis resté jusqu’au 2 Août et je retournais dormir à Jambes dans une remise et c’est là que j’ai vu mon père pour la dernière fois, le 30 Juillet avec Louis Deherant juste comme je quittais mon poste de garde à l’Etat-Major et, une heure plus tard, je partait pour creuser des tranchées au Gros Buisson près du fort de Malonne. Le 3 Août, journée identique et les 5,6,7,8,9,10 Août, je suis allé aux avant-postes et de garde au cantonnement.

Nous avions déjà des escarmouches du côté de Boneffe. Le 12, nous sommes allés faire des tranchées…

Du fort de Dave, c’est là, le 18, que j’ai vu ma chère soeur Julia Victoire pour la dernière fois mais je ne me doutais pas de ce qui allait se passer le 20. On entendait les combats de Dinant et on nous disait qu’il y avait des combats d’escarmouches du côté d’Eghezee et d’Andenne. C’est là que l’on a appris la prise de Liège après de rudes combats acharnés durant 9 Jours. Le 22, nous commençons à recevoir les premiers obus des Allemands et ce n’est pas amusant…

111 periode forts wilmotte

Au bout de 4 jours, les forts étaient, pour la plupart, démolis, nous voyons passer les artilleurs, aussi noirs que des mineurs, qui parlent de leurs forts détruits sans pouvoir répondre aux  canons allemands ayant des portées trop loin.

Le 25, vers 10h00 du matin, on nous donne l’ordre de quitter la tranchée et on se dit qu’on était en contact avec l’ennemi avec le bruit du canon de tous les côtés et c’est après que l’on a su que c’était le contraire…

Léon abandonnait la Namur, les obus pleuvaient sur la citadelle et la ville.

Nous sommes passés sur le pont que le Génie avait construit sur la Meuse entre Dave et Namur. Ma compagnie protégeait la retraite du Bataillon, c’est maintenant les plus durs jours qui vont commencer… Nous sommes partis sur Bioul. A l’entrée du village, nous sommes reçus par 2 mitrailleuses et des coups de fusils, je reste avec la moitié de la compagnie en soutien mais nous sommes obligés de partir car nous sommes trop peu !

12 forts detruits retraite wilmotte

Nous passons sur la gauche du village, dans la campagne, de nouveau poursuivi par les mitrailleuses, le 26, toujours à la recherche du passage. Nous pouvons tout de même passer grâce à un régiment de Français pour atteindre Mariembourg. On voyait les troupeaux d’animaux abandonnés dans les rues, c’était affreux à voir, j’ai commencé à souffrir de la faim, j’ai mangé des betteraves, des carottes crues et des pommes.

Enfin, le 27, nous voilà arrivés au poteau de la frontière française. C’est là que nous avons entendu la canonnade de Givet. Nous avons encore marcher 2 jours comme cela pour arriver à Liart où nous avons pris le train pour Rouen dans la Normandie le 29 avec arrivée le 30. Là, nous avons été reçu gentiment, nous sommes restés 3 jours jusqu’au 2 Septembre. Nous sommes alors partis pour Le Havre, arrivée le 4 Septembre, nous avons embarqués sur un bateau pour rejoindre Ostende et c’est là que j’ai été couché à la caserne du 3ème de ligne et j’ai vu François et Céline Lomba…

13 Mariembourg le havre wilmotte

Jules Motte et un des fils Caune de Forville et Armand Leroy, sa dame et Albert. Nous y sommes restés jusqu’au 12 au soir, en faisant du service de campagne  puis nous sommes partis pour aller remplacer la compagnie de Jules Motte qui était aux avant-postes aux environs de Dixmude. Arrivé en tête de colonne, on nous dit que les Allemands sont présents dans 2 fermes situées à gauche et je suis désigné pour aller reconnaître les fermes.

dixmude jules motte wilmotte

 Nous sommes partis à 8 hommes et 1 caporal, on nous avait dit qu’ils étaient 250, assistés de 2 mitrailleuses et un canon, aussi on savait bien que nous ne reviendrions plus. Nous sommes arrivés à 25 m d’eux et justement, un des nôtres a tiré avec une réaction immédiate des Allemands puis nous avons commencé à tirer également en nous repliant sur le gros de la troupe qui était à 5 où 6 cents mètres de nous.

C’est là que j’ai reçu une balle dans la tête, une dans la cuisse et une dans le pied. Ils sont venus près de moi et ils ont pris mon fusil, j’ai été ramassé par des villageois qui m’ont transporté à l’hôpital de Furnes situé à une quinzaine de kilomètres d’Ostende. François, Céline, Armand et son épouse et enfin Albert, sont venus me rendre visite. Le domestique de M. Monet est venu me voir avec François et c’est par lui que j’ai eu les premières nouvelles de chez nous. J’ai remis quelques mots sur une lettre à remettre à mes parents par François…

14 blessure hopital wilmotte

les belges camp auvours_modifié-1

Je suis resté jusqu’au 23 Octobre, ensuite, je suis allé au dépôt puis direction Nieuport, j’ai rencontré Arthur Verlaine. Nous sommes revenus à Dunkerque ou nous avons pris un navire avec tous les blessés pour accoster à Cherbourg afin d’être redirigé vers le camp d’Auvours et enfin à Calais où j’ai été réformé en date du 29 Octobre. Nous nous sommes embarqués au port de La Pallice ( La Rochelle) en direction du Midi  pour arriver le 2 Novembre 1914 où je suis en ce moment.

15 auvour reforme 1915l wilmotte

Le 19 Mars 1915, j’ai repassé une visite auprès d’un médecin français en la présence du vice-consul  de Belgique. Le 9 Septembre, un médecin m’a examiné à Bordeaux avant de partir à Calais en passant par Paris. J’ai été proposé à nouveau  pour un congé illimité et réformé le 13 Septembre 1915…

les adresses de clément wilmotte 01

adresses clement 02

15 janv 1916 et ami francais

portrait Clément Wilmotte

Portrait de Clément Wilmotte

famille de clement wilmotte
La famille Wilmotte au grand complet lors de la communion solennelle de Marguerite Wilmotte le 9 juin 1935.
Cette photo est prise devant la maison de Clément et Maria Puffet, son épouse, à Haigneaux (Marche-Les-Dames).
Clément est au 2e. rang à l’extrème droite, son épouse Maria à sa main posée sur son épaule. 
Ma maman Marguerite est assise devant Clément.
Jules Wilmotte, le fils de Clément et de Maria est assis au 1er. rang à l’extrème gauche.
Mes arrières-grands-parents, Thomas Wilmotte et Joséphine Merle sont assis au centre. – avec Adolphe Monom, Julia Wilmotte, Thomas Wilmotte, Léon Wilmotte, Joséphine Merle, Victoire Wilmotte, Clément Wilmotte, Marguerite Wilmotte et Maria Puffet.

 

2 thoughts on “Clément Wilmotte ; Mon Grand-Père ce Héros”

  1. Félicitations à Michel Broche pour avoir réalisé son devoir de mémoire au travers du récit du parcours courageux de son grand père, ce héros de 14-18.
    Ce document m’interpelle car mon grand père maternel Edmond Smal originaire de Marche les Dames faisait partie du même bataillon que Clément Wilmotte. Monsieur Broche pourrait t’il me donner les noms des soldats repris sur la 1° photo ?

  2. Très bel hommage que Monsieur Broche nous adresse à travers cette belle page qui met à l’honneur son grand-père maternel, véritable héros et rescapé de l’Yser en 1915. Une mention exceptionnelle pour l’existence de Clément Wilmotte à Marche-les-Dames, site remarquable du décès du Roi Albert 1er, le Roi Chevalier…

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