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Félix BLAREL, lieutenant du 87ème Régiment d’Infanterie français, tombé en Héros, à la bataille de Neufchâteau

Né le 01/05/1884 à St Hilaire Cottes (Pas-de-Calais) fils de Augustin BLAREL marchand de bestiaux et Aimée Dépret . Le couple tenait un négoce de tourteaux (compost de céréales pour aliments du bétail) , de nitrates , d’engrais et articles de brasserie sur la place du village.

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Félix était le 4e de 6 enfants. il a fait ses études au collège de Béthune et s’est orienté vers une carrière militaire. Engagé pour 3 ans au 110 Ri de Dunkerque , il y est Caporal puis Sergent . Il rejoint l’école des Sous Officiers d’active de St Maixent après s’être réengagé (1908).

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Brillant élève il poursuivra sa formation jusqu’à son accession à l’épaulette date à laquelle il rejoindra le 87 eme RI de ligne en garnison à Saint Quentin. Promu Lieutenant, on lui confie le Commandement de la Première Compagnie du Premier Bataillon commandé par le Commandant Cussac.

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Les trois autres compagnies étant commandées par des Capitaines. Il s’agit de la compagnie d’Honneur, élément de soutien du commandement du Bataillon. Il aura comme adjoints 2 lieutenants et 1 sous -lieutenant. Sa Compagnie est cantonnée à Ham à proximité de Saint Quentin.

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Le 87eme RI reçoit l’ordre de mobilisation le 03/08/1914 et embarque la troupe dans des trains en direction du Nord-Est vers la frontière belge et l’Ardenne. Le premier Bataillon rejoint Hamipré

(Extrait d’un discours du 11/11/2012 à  St Hilaires Cottes)

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Il a reçu la Croix de Guerre et à été fait Chevalier de la Légion d ‘Honneur
Caractéristique physique : 1m83 cheveux châtains , yeux gris

 

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Le 20 Août 1914, la 21e division d’infanterie allemande, tête de pont de la XVIIIe armée du Kronprinz, se heurte à la 9e division de cavalerie française.

Le combat laissera quelques 950 victimes sur le terrain. Deux jours plus tard, le Corps Colonial français affrontera la XVIIIe armée allemande (28.000 hommes !) à Neufchâteau.

La bataille, qui prend place parmi les grandes batailles du 22 août dans le sud Luxembourg (avec Luchy, Maissin, Rossignol, etc), laissera plus de 3.000 victimes côté français et 4.300 côté allemand.

 

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Le mémorail de la Justice à Hamipré et les tables d’orientation.

Aménagé sur le site de l’ancien cimetière créé après le combat du 20 août, il rappelle le souvenir des 600 fantassins français tombés sur la colline entre Longlier et Hamipré.

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La colline rocheuse de « La Justice », photo prise en 1915 avec vue en direction de Longlier.

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Extrait de la lettre du caporal Albert Courouble, 87e R.I., à sa famille, écrite de son lit d’hôpital à Longlier, le 25 août 1914 (citée par O. Jadoul dans son livre « À la recherche du caporal Courouble.

Sur les traces du combat de Longlier-Hamipré, 20 août 1914″)

 

« … L’instant est propice, il faut avancer, nous dit le commandant !

« C’est alors que la plus terrible imprudence fut commise de la part de nos supérieurs. La majeure partie de nos hommes sont terrés, nos chefs aussi, sauf le commandant, et c’est sans avoir préparé éventuellement un abri, un point quel qu’il soit, que nous nous élançons sur le terrain qui est devant nous. À peine debout la fusillade adverse crépite, rien ne répond, car la ligne tout entière s’est élancée. Déjà nos hommes faiblissent, des blessés râlent, des morts sont étendus ! C’est le commencement d’un affolement qui deviendra plus tard une terreur !

« Mais, horreur ! Que se passe-t-il ? Nous n’avons pas fait cinq mètres qu’une clôture en fil de fer coupe nos élans et c’est sous le feu que nous nous précipitons vers la seule issue existante. Nous prenons la file indienne et courons éperdus, gênés dans notre course par les blessés qui tombent comme on fauche la moisson !

« Combien d’hommes semés derrière nous ! Que de morts, que d’absents déjà… Nos bonds sont trop longs et annihilent notre volonté, nous ne pouvons plus courir et tout à coup, à bout de forces, nous tombons, cherchant un abri, rampant vers un arbre, vers un tas de fumier, vers un monticule de terre.

« Vingt hommes sont là derrière un amas de paille et se font massacrer, vingt autres couchés dans un ruisseau offrent à l’ennemi invisible une cible nouvelle. La mitrailleuse les fauche ! Dans toute l’étendue du champ de bataille des hommes isolés, pêle-mêle, offrant par petits paquets des points qui de très loin doivent être vus, sont en butte au feu des Allemands, qui, avec l’avantage qu’ils ont sur nous qui ne répondons pas, tirent sans se gêner, sans se cacher, en visant juste mais n’atteignant finalement presque plus de monde. Il semble qu’à ce moment l’adversaire se fatigue. C’est le moment pour ceux qui sont debout de chercher un abri plus sûr. Ceux qui se cachent derrière les arbres qui bordent une petite route doivent absolument bouger de là. La mitraille s’est remise de la partie et crache sans discontinuer… »

 

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Extraits de la brochure du Lt-Colonel Chappey qui était Sous-Lieutenant,en Août 1914, dans la 1ère compagnie dirigée par le Lieutenant Blarel.

 

La 1ère compagnie du 87ème français entre en action.

Le Commandant CUSSAC qui observait le débouché de ses unités en fut ému.

A ce moment encore, persuadé qu’il ne s’agissait que de bousculer un élément allemand installé à la gare de Longlier, il jugea qu’il pourrait y parvenir, en se bornant à faire entrer en ligne sa compagnie de réserve, la 1ère.

En conséquence il redescendit à Hamipré et nous expliqua d’une manière sommaire au lieutenant BLAREL et à moi-même, pour quelles raisons nous devions à notre tour entrer en ligne.

Nous prîmes dès lors, nous aussi, le chemin rural menant au sommet de la Justice. Les balles, franchissant la crête, formaient déjà au-dessus de nos têtes une voûte d’acier.

Le spectacle auquel nous allions brusquement assister était bien cette fois le spectacle de la guerre. Non loin de la crête, à cinquante mètres du pont du chemin de fer, se trouvait une humble masure habitée par Félix Binsfeld et son épouse Marguerite. La maison était remplie de blessés des 2ème et 4ème compagnies.

Aux abords, d’autres soldats blessés tournoyaient saisis de vertige, le corps nu et couvert de sang. Non loin de là, les servants d’un canon de 75 de la 9ème division de cavalerie pliaient bagage, ce qui ne pouvait être pour nous que de fort mauvais présage.

Je devais engager ma section, la 4ème, dans l’espace compris entre la voie ferrée et la maisonnette. Le reste de la compagnie devait se déployer de l’autre côté de celle-ci, sous les ordres du lieutenant BLAREL.

Je partis aussitôt pour reconnaître « mon terrain », celui-ci était découvert Sur ma gauche je pouvais voir des blessés des 3ème et 4ème compagnies roulant de douleur sur le sol et agonisant.

A mes yeux s’étendait un vaste horizon. Je pouvais à 1400m discerner dans une sorte de brume bleutée le clocher de Longlier, la gare de Longlier, son bâtiment, ses quais. Mais il m’était impossible de découvrir le moindre Allemand, bien que tout le vaste paysage en fût rempli. Mais des mouvements de terrain, des bouquets d’arbres les dissimulaient.

Prolongeant mon enquête, j’essayai ensuite, mais en vain, de découvrir si quelque endroit mieux abrité ne se trouvait pas à proximité de notre position.

Enfin je tentai d’apercevoir en avant de moi les éléments du bataillon qui nous avaient précédés. En parvenant jusqu’au bord d’une pente fort raide, je pus distinguer au bas de cette pente, non loin de la voie ferrée, un alignement de capotes bleues et de pantalons garances. Mais dans cet alignement, personne ne bougeait.

 Sur ma gauche, le reste de la compagnie progressait également. Le lieutenant BLAREL tourna un instant son regard sur moi. Mais bientôt, lui et ses hommes disparurent à mes yeux.

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