Ecuyer Alphonse Alexandre Arthur Henri Ghislain de Hollain est né à Koekelberg, le 2 Septembre 1873.
Son père; Arthur Joseph & sa mère; Vanherberghen Héléna Catharina Rosa
Son épouse; Van Daele Alice Henriette Marie Evelyne
Capitaine-Commandant de la 2ème brigade mixte, adjoint d’état-major, breveté d’état-major, Ordre de Léopold, Croix de Guerre, Ordre de la Couronne,…
La figure du commandant Hollain est attachante parce qu’elle unit à l’énergie et aux héroïques vertus d’un soldat, les traits d’un homme particulièrement cultivé.
Sorti de l’Ecole Militaire le 29 Novembre 1895, en qualité d’élève sous-lieutenant d’artillerie, le jeune officier fut, après un an d’école d’application, admis définitivement dans l’artillerie le 31 Mai 1898 et désigné pour le 1er régiment d’artillerie.
Après avoir suivi un cours d’équitation d’un an, Alphonse de Hollain entrait, le 22 Août 1903, à l’Ecole de Guerre. Lieutenant le 25 Septembre 1904, il était, le 16 Novembre 1906, nommé Adjoint d’état-major. De cette dernière date au 1er Octobre 1910, on le retrouve successivement en stage au régiment des grenadiers et en service aux 3ème et 4ème régiments d’artillerie.
A sa nomination de capitaine en second, le 25 Décembre 1910, le distingué officier fut affecté au 1er régiment d’artillerie, où il exerça, du 14 Août au 26 Mars 1912, les fonctions d’adjudant-major. Promu capitaine-commandant le 26 Septembre 1913, il fut, le 23 Décembre de la même année, désigné pour l’artillerie de la 2ème brigade mixte.
La 2ème brigade mixte se compose du 2ème régiment de ligne renforcé de deux sections desservant 4 mitrailleuses Hotchkiss et le 22ème régiment de ligne renforcé d’une compagnie desservant 6 mitrailleuses « Maxim » + 1 groupe d’artillerie + 1 peloton de gendarmes.
Alors qu’il commande sa batterie d’artillerie, lors du lourd combat de Hautem-Ste-Marguerite, il tombe parmi ses frères d’armes lors d’un baptême du feu très sanglant en résistant à une poussée massive du IIIème corps allemand qui assiégeait le 22ème régiment de ligne belge…
18 Août 1914, région de TIRLEMONT;
La situation devint nettement critique le matin du 18 août.
La journée débuta par un engagement sur la gauche belge. La division de cavalerie fut attaquée sur tout le front qu’elle tenait , de Budingen à Diest. La résistance fut vigoureuse, surtout à Diest.
A 7 heures, Budingen et Geet-Betz, défendus par deux escadrons du 1er régiment de guides, furent attaqués par un fort détachement d’infanterie qui passa la Gette à 10 heures. Haelen, où se trouvaient deux pelotons de carabiniers cyclistes et un escadron du 5ème régiment de lanciers, fut canonné à partir de 7.30 heures.
A 9 heures quart, l’infanterie ennemie abordait la Gette et y jetait des ponts. A Diest, enfin, deux pelotons cyclistes et la compagnie de pionniers tinrent tête pendant une heure et demie à une brigade de troupes de toutes armes. La division de cavalerie belge dut alors se retirer au Nord de Winghe Saint Georges, où la 2ème division d’armée avait été envoyée pour prolonger la gauche de l’armée.
Plus au sud, un corps ennemi marcha contre la 1ère division d’armée. Après avoir refoulé les avant-postes, l’ennemi occupa Tirlemont et attaqua en front et en flanc les position de Hautem Sainte-Marguerite.
Vers 13h30, les troupes allemandes progressent d’est en ouest, les combats débutent après midi et montent en intensité à Neerlinter, premier avant-poste qui cède. Les Allemands appliquent une très bonne tactique, les tirs de leur artillerie sont immédiatement corrigés par le survol du champ de bataille opéré par les Taubes et ils attaquent d’abord les troupes belges à coups d’obus, faisant ensuite donner leurs nombreux régiments d’infanterie quand l’artillerie et les avant-postes belges sont presque neutralisés. Neerlinter et Oplinter cèdent l’un après l’autre et les redoutes cèdent aussi sous l’intensité du feu d’artillerie ennemi.
Au surplus, au fil des combats beaucoup d’officiers et sous-officiers figurent parmi les victimes et la moitié des artilleurs sont tués pendant les cinq premières minutes. Enfin, la 3e brigade mixte déployée sur Grimde, qui a subi les incursions allemandes dès 14h00, cesse de combattre vers 16h00.
La 2ième brigade résista opiniâtrement jusque fort avant dans la soirée et permit au reste de la division de se dégager. Mais elle fut décimée dans cet engagement obstiné.
Mme Ghislaine de Hollain, petite-fille du capitaine-commandant explique;
« A Gand, une caserne portait le nom de mon grand-père, mais elle a été démolie et on a construit un complexe d’habitations sociales sur le site. Il porte le nom de mon grand-père. Au centre du complexe il y a une plaque commémorative aux victimes de l’artillerie. Cinq petits-enfants de mon grand-père ont assisté à l’inauguration. »
Ghislaine de Hollain raconte;
« En août 2014, le Syndicat d’Initiative de Tirlemont a organisé une ‘promenade théâtre’ sur les lieux de la bataille avec des scénettes jouées par des acteurs à différents endroits du parcours. C’était très émouvant pour moi. Je leur ai exprimé ma reconnaissance pour cette initiative et les ai félicités pour sa réalisation. Je leur ai également dit combien j’avais apprécié le fait qu’ils aient également parlé de ‘héros anonymes’ comme Léonard Reynaerts, un employé de la poste, qui décide de travailler comme bénévole pour la Croix Rouge. En janvier 1915, avec Julien Massaert et Ferdinand Meerkens, ils entreprennent la tâche extrêmement pénible de déterrer les victimes de la bataille et de noter tout ce qu’ils ont trouvé sur eux .Au printemps 1915, ces victimes seront enterrées dignement dans un cimetière .
La permission d’entreprendre ce travail leur avait été donnée par les allemands à condition qu’ils fassent la même chose pour les victimes allemandes .Le’ travail d’inventaire’ s’est fait sous la surveillance d’un garde allemand.
Léonard Reynaerts est mort seul et sans avoir reçu aucune médaille.
Quand, j’ai participé à la ‘promenade théatre’, j’ai reçu du Syndicat d’Initiative de Tirlemont un fascicule informatif sur le parcours et les événements. »
» Concernant les commémorations à Hauthem-Ste-Marguerite, je voudrais encore ajouter ceci: les ‘promenades-théâtre’ ont rencontré un tel succès que le Syndicat d’Initiative de Tirlemont a du organiser des groupes supplémentaires et plus nombreux . »
« Je voudrais enfin vous faire part de ceci;
je possède un drapeau signé par les frères d’armes de mon grand-père. Un descendant des signataires.,Mr Lemercier, qui était entré en sa possession par un concours de circonstances , a réussi à retrouver ma soeur et nous a remis le drapeau il y a une quinzaine d’années. Cela m’a fort touchée qu’il se soit donné tant de peine pour retrouver des descendants. Il avait un deuxième exemplaire qu’il avait l’intention de remettre au Musée de l’Armée. »
Ghislaine de Hollain