Les Forges du MAKA entre Auby s/Semois & Les Hayons

ws d'auby vers le makaws auby avec la vieille forge du maka animation

ws Auby Forges du Maka et son Auberge 1914 recto

ws auby maka écluse

ws auby les forges du maka en activité

ws maka forges color

ws maka tabacs

Les premières activités principales sont la fonderie et la forge.

Sur l'image ci-avant, on remarque la fabrication de petites pelles à charbon. D'autres ustensiles de cuisine et pour le ménage sont également réalisés sur ce site.

La société DEVILLEZ-CAMION, installée à Bouillon est propriétaire de la Platinerie du Maka avant 1900.

La petite usine cesse ses activités en 1926 et l'outillage est acheminé dans les usines Devillez-Camion.

Le marteau pilon appelé Maka est exposé au Musée Ducal de Bouillon.

ws le maka

ws auby les vieilles forges du maka vue panoramique

Les origines du Maka sont très anciennes. Les bâtiments ont été construits en 1500, date de la naissance de Charles Quint, à Gand. Cette date est attestée par un millésime grand format fait de chiffres en fer qui étaient sertis sous le chenal du toit de la façade de la halle à charbon de bois. Cette construction, très spacieuse, s'étendait parallélement au chemin allant vers Auby.
Tout d’abord, la forge et la fonderie sont les principales activités.
L’activité florissante des forges est assurée car le minerai et le charbon de bois se trouvent pratiquement sur place.

C'est en 1775 que le Français Hubert Devillez obtient, des chanoinesses du Saint Sépulcre de Bouillon, l'autorisation de détourner "les trois quarts de la moitié du ruisseau des Aleines pour faire fonctionner une platinerie". L'utilisation de l'autre moitié du ruisseau fut négociée avec le prince de Loewenstein, seigneur d'Auby. Devillez s'installa donc au lieu-dit "le Prangeloux de la Ployonne", nom oublié depuis au profit de celui du "maka".

En 1786, une platinerie y est installée. On y usine des pelles à charbon, des poêles et divers ustensiles en fer, à partir de l'affinage et du martelage de gueuses de fonte brute.
Tout à côté s’est installée une scierie. Une roue actionnée par l’énergie hydraulique entraînait une courroie qui, dans un double mouvement de bas en haut, animait l’appareil de sciage appelé le « haut – fer ». Il comportait 7 lames hautes de 2 mètres et épaisses de 5cm. Un ouvrier était chargé de mouiller constamment les montants de chêne pour empêcher l’échauffement.
Un mécanisme à crémaillère permettait de déposer les troncs destinés à être sciés sur deux rails situés sur le haut – fer.
Durant la seconde guerre, bien après la fermeture de la platinerie, la scierie fut remise en activité, faute de mieux.

En 1830, la platinerie appartiendra à la famille Devillez – Camion qui s’installera aussi peu après à Bouillon. Ce fut le berceau de la ferronnerie qui connût son heure de gloire dans le pays de Bouillon.
Jusqu’en 1902, l’acier y est élaboré à partir de mitraille de fonte dans un four appelé « feu comtois ».
Le métal y est forgé au Maka, en divers outils, surtout agricoles et forestiers.

En 1902, le four est éteint. L’usine est désaffectée en 1926 et totalement abandonnée.
C’est le père Letocart (°), d’Auby, qui ferma pour la dernière fois la porte du Maka.

Une majeure partie de l’outillage fut transférée dans les bâtiments de l’usine Devillez – Camion à Bouillon vers 1930-1931.
Le maka est toujours visible au Musée Ducal de Bouillon ainsi qu’un Christ de 1575 qui ornait un mur extérieur de la platinerie.
La masse hydraulique est exposée au Musée du Fer, à Liège.
Tous les bâtiments ont aujourd’hui disparu. Menaçant ruine, ils furent démantelés en 1977. Il n'en reste que la quiétude d’un magnifique paysage d’étangs, de cascades et de nature sauvage.

(°) Ce père Lecotart, de son prénom Auguste, descendait d'une longue lignée de platineurs qui commence par François, agriculteur à Tavaux (FR). Devenu veuf, il épouse en 1782 Catherine Lejeune, fille d'un platineur de Bouillon.
En 1783, ils ont un fils, Jean-Pierre, qui endosse aussi la profession et se marie en 1807 avec Joséphine Muno, née à Givonne (FR), fille d'un platineur de Bouillon.
En 1825, lorsque que naît leur fils, Jules-Emile, ils sont installés à Lamoncelle, près de Bazeilles (FR).
En 1849, nous retrouvons Jules-Emile aux Hayons; marié à Marie HUBERT, il déclare la naissance d'Auguste; celui qui a fermé définitivement la porte de la platinerie. Un de ses fils, Fernand, a entretenu le site pendant un certain temps.
Dans les années '30, la platinerie présentait déjà les signes de dégradation dus à l'abandon. La halle au charbon de bois était encore en bon état; sa charpente était remarquable. On disait que c'était les moines d'Orval qui l'avaient construite.

Texte écrit par Monsieur Pierre BOURGEOIS de Les Hayons.

ws ruines des forges du maka 1974

13 thoughts on “Les Forges du MAKA entre Auby s/Semois & Les Hayons”

  1. Toujours au sujet du prénom de l’inventeur de la lampe Body, je viens de retrouver son initiale; c’est G. Je n’en sais pas plus. Bonne recherche et merci de me tenir au courant.

  2. Il s’agit du Grand-Oncle de l’ancien Bourgmestre Maurice BODY, mais nous ne connaissont pas son prénom
    Nous allons approfondir la recherche !
    BaV
    Michel Body

  3. Bonjour aux fervents d’Histoire locale.
    Quelqu’un peut-il me dire quel est le prénom de ce Body qui a inventé la lampe de mineur ?
    Merci infiniment.

  4. Les Forges ont été démolies sous prétexte de sécurité quand des ruines deviennent dangereuses et menacent d’effondrement….
    Si la commune de Bouillon avait confié la réhabilitation de ce joyau des techniques d’autrefois à un privé, nous aurions certainement conservé un formidable outil intéressant aux yeux de notre monde insdustriel;;;
    Un bel exemple existe dans le village voisin avec le moulin de Cugnon….

  5. Il semble que les Forges furent gérées par les Usines Devilca de Bouillon puis reprises par la commune de Bouillon avant de s’éteindre définitivement !!!

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