5 Poilus français du 50è Rég. d’Inf. tombent sous le feu ennemi dans le bois de Bonetay et à la gare d’Orgéo le 23 Août 1914

Ces cinq soldats appartenaient tous au 50ème régiment d’infanterie français
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Jean Eugène épouse Blanche Elise FAURE le 10 Juillet 1912 à Périgueux.

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Parmi ces braves, un instituteur ; Eugène DUPEUX.

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Extrait de « L’Invasion Allemande ; la bataille de Neufchâteau & Maissin » de Schmitz & Nieuwland

Le rapport sur Orgeo, que nous a fourni M. l’abbé Sindic, curé de la paroisse, contient d’utiles indications sur le combat des « Barrières », ainsi que sur celui qui se livra le 23 Août, de 7 h. 3o à 11 h. 3o, de l’une à l’autre des hauteurs qui dominent le village.

La paroisse d’Orgeo est située sur la route de Neufchâteau à Bertrix-Bouillon. Avant d’arriver à Biourge, cinq cents mètres au-dessus de ce village, une route s’amorce au lieu-dit : « Les Barrières », qui, passant par Névraumont, section de la paroisse, se dirige sur Gribomont, Herbeumont, Muno et la France.

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D’autre part, au milieu du village de Biourge, un embranchement prend la même direction par le fond du village, tandis qu’un autre embranchement quitte la route de Bertrix pour passer à Orgeo et gagner Bertrix par le pont-viaduc du chemin de fer à quelque cent mètres de la gare.

En raison de la disposition très accidentée de la contrée, des fortes rampes et des courbes brusques de la route Neufchâteau-Bertrix, on s’attendait peu à voir d’importantes troupes passer dans le pays. La route stratégique était, pensait-on, celle de Bouillon-Bertrix-Libramont ou bien celle de Bouillon Paliseul-Libin. Mais on n’avait pas prévu la rupture des ponts de la route Libramont-Bertrix à Recogne, et c’est ce qui désigna les routes de la paroisse à devenir le passage des troupes allemandes venant de Libramont et des troupes françaises venant de la France.

Le 22 Août, je me rendis dans la matinée à Biourge pour les confessions du samedi. En arrivant, je rencontrai une escouade de dragons, qui avait eu une escarmouche avec les cavaliers ennemis, et qui ramenait un blessé, dont le lieutenant me pria de prendre soin. Vint ensuite un autre dragon, conduisant un cheval allemand dont il venait de tuer le cavalier.

Une demi-heure après, un très fort parti de cavaliers allemands vint reconnaître les lieux et s’avança quelques centaines de mètres sur la route de Bertrix, puis rétrograda dans la direction de Neufchâteau. Ayant repris le chemin d’Orgeo, je perçus sur ma droite le bruit d’une fusillade et le tic-tac des mitrailleuses : c’était le combat du bois des Corettes, sur Bertrix. Ignorant ce combat et trompé par une appréciation fautive d’acoustique, je n’étais pas sans inquiétude, car je me demandais si cette fusillade n’était pas le fait des troupes allemandes que j’avais vues à Biourge.

Arrivé à proximité du village d’Orgeo, j’eus un autre sujet de crainte quand je vis l’entrée du village obstruée par des barricades de chariots et la rue occupée par des troupes françaises. Admis, après pourparlers, à franchir la ligne de défense, je constatai qu’on se préparait au combat. Tout était disposé en vue d’une action imminente, qui nous fut toutefois épargnée.

Dans l’après-midi, la bataille s’engagea sur une ligne qui s’étendait depuis la hauteur des « Barrières » de Rossart jusqu’à Neufchâteau, par Petit-Voir et Warmifontaine pour l’armée allemande, et Gribomont, Saint-Médard, Martilly et Straimont pour l’armée française. L’action fut chaude particulièrement sur la hauteur entre Névraumont et la route de Neufchâteau. Plusieurs assauts à la baïonnette se succédèrent et finalement les Allemands furent empêchés d’avancer.

Dès le début de l’action, un groupe de jeunes gens d’Orgeo m’avait suivi à Gribomont, pour y accomplir les fonctions de brancardier. Avec M. le curé de Saint-Médard, nous donnâmes les secours de notre ministère aux blessés et aussi à ceux qui partaient pour les assauts. Ce n’est qu’au grand soir que je pus rentrer dans mon presbytère.

C’étaient principalement le 108ème régiment d’infanterie et le 50ème régiment d’infanterie Française  qui étaient restés maîtres du terrain à Névraumont. Malheureusement le soir on apporta de mauvaises nouvelles du centre, qui avait été enfoncé à Bertrix, et l’ordre fut donné de se replier le lendemain de grand matin.

Les Français venant de Biourge et de Névraumont repassèrent chez nous le dimanche matin, 23 août. Ils croyaient marcher à un grand combat et se promettaient de « soigner l’ennemi. » Ils se dirigeaient vers le bois du Bonetay, qui domine le village.

 

D’autres troupes avaient campé la nuit sur ces hauteurs. Mais des troupes allemandes venues de la direction d’Ochamps avaient occupé les hauteurs à l’opposition, du côté nord du village. A 7 heures, au moment où sonnait la messe basse, on entendit le premier coup de fusil et la canonnade se déclencha, bientôt suivie du grincement énervant des mitrailleuses. Les gens qui se trouvaient à l’église furent fort effrayés de ce bruit, car une illusion d’acoustique donnait l’impression que l’action se passait dans le cimetière ou aux alentours.

Cependant la Sainte Communion fut distribuée, la messe fut commencée, on fit les annonces paroissiales, toujours avec accompagnement de cette infernale musique de fusillade et d’artillerie. A l’issue de l’office, personne n’osa sortir, de crainte de se trouver dans le champ de tir et cette hésitation faillit se changer en panique lorsque, au moment où le prêtre quittait l’autel, une balle perdue, traversant une fenêtre, alla se loger avec bruit dans la boiserie de l’autel de la sainte Vierge.

Que faire de cette foule apeurée? Après avoir, par quelques paroles, rassuré mes paroissiens, je songeai à leur faire réciter à haute voix le chapelet. Trois chapelets y passèrent et le combat continuait toujours. J’ouvris alors la porte de l’église et je constatai, à mon grand étonnement, qu’il n’y avait autour de l’église ni soldat mort, ni vivant, et que toute l’action s’exerçait en dehors du village, de l’une à l’autre des hauteurs entre lesquelles il est encaissé.

A 11 h. 3o, la bataille était finie. Quelques obus avaient atteint la maisonnette du point d’arrêt du chemin de fer et, à l’autre extrémité du village, un shrapnell avait défoncé une toiture.

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Après le combat, les Allemands, pénétrant dans le village, s’y répandirent dans les maisons, sans se livrer à aucune brutalité. La plupart appartenaient au pays rhénan et étaient de religion catholique. Quelques éléments s’établirent au village, mais le gros de la troupe s’écoula en rangs serrés vers Saint-Médard et Herbeumont pour talonner l’armée française qui se repliait vers la frontière.

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Nous l’apprîmes plus tard, le combat d’Orgeo n’était qu’un simulacre d’engagement, ayant pour but de masquer et de protéger la retraite, que rendait nécessaire la défection du centre à Bertrix, alors que l’aile gauche était victorieuse à Maissin et l’aile droite à Névraumont. 

Abbé Sindic, curé d’Orgeo.

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Le cimetière militaire d’Orgéo accueillait vraisemblablement  les cinq victimes françaises mais en 1955, le cimetière est démantelé. Les dépouilles mortelles sont exhumées et transférées dans les Nécropoles de Luchy, Maissin et Anloy.

 

 

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