Henri DAUNE
Un héros Ardennais méconnu de Mouzon.
Henri Daune le héros de ce récit est né à Villemontry (Ardennes), le 17 décembre 1885. Il était en 1914 domicilié à Mouzon où il travaillait à l’usine de Monsieur Sommer. Il fit son service actif au 150ème RI, à Saint-Mihiel. A la mobilisation, il fut incorporé à ce même régiment puis rattaché à l’état-major de la 3ème Armée, où il s’offrit pour une mission en pays envahi.
Né en 1885, Henri DAUNE (au premier rang, à droite) effectue son service militaire de 1905 à 1908 (??) au 150ème Régiment d’Infanterie, en garnison à Toul (?) et à Verdun (?) Saint- Mihiel.
A-t’il bénéficié de la mesure, décidée en février 1905, qui réduit de 3 à 2 ans, la durée du service militaire. (En mars 1913, on reviendra à la »loi des 3 ans ». L’incorporation et la libération se faisaient alors au printemps (mars-avril) et à l’automne (octobre-novembre).
Lorsqu’un contingent partait, les hommes du contingent suivant, auxquels il restait encore une période de 6 mois de service à effectué, constituaient alors »la classe ». Ce statut »dit d’Anciens » était le prétexte à ce moment là, d’une fête burlesque dans l’enceinte de la caserne, fête le plus souvent bien »arrosée ».
Les jours restant à accomplir sont abondamment indiqués, à la craie, sur les revers des vestes, sur le seau de toile avec lequel s’est coiffé l’homme au caleçon rayé, sur le fanion des »Mabouls de la 6ème » Sont aussi arborées des médailles de pacotille, achetées pour la circonstance au »foyer » (on disait alors la cantine).
Les déguisements utilisent pour beaucoup l’équipement: gants, ceinturon, baïonnette, chemise de coton, ici passée sur l’uniforme, et bonnet de coton (le »casque à mèche ») emprunté à la tenue de nuit.
A noter encore le sourire, mélancolique de l’homme assis au tailleur, auquel il reste 558 jours »à tirer », et la prestance et l’élégance toute militaire de l’homme debout à gauche, qui porte la tenue de service en usage jusqu’en 1914. Pour se joindre à ses copains, a-t’il quitté le temps d’une photo le poste de garde?.
Au-delà de la description et du commentaire, on ne peut que s’interroger:
Quel sera le destin de chacun de ces jeunes hommes, »heureux », qui dans moins de 10 ans affronteront l’effroyable et ignoble tuerie de la première guerre mondiale??.
La connaissance du destin héroïque et tragique, en ces années 1914-1915, de Henri DAUNE rend bouleversant son radieux sourire.
extraits du livre de l’auteur Mortane, » Les Civils Héroïques »
Le 19 Juin 1915, il fut chargé d’une mission derrière les lignes allemandes où il devait être déposé par un avion. Il emportait des pigeons voyageurs dans un panier en osier. Le départ eu lieu un matin de bonne heure. L’avion était piloté par l’adjudant Garbet René de l’escadrille de Sainte-Menehould, originaire de Lihus près de Crévecoeur-le-Grand (Oise).
L’atterrissage se fit suivant les indications de Daune qui connaissait Sommauthe (Ardennes) non loin de la ferme de la Polka.
Est-ce à cause de l’impossibilité pour le pilote de repartir ou en exécution d’ordres reçus qu’ils mirent le feu à l’appareil, nous l’ignorons. Tout porte à croire que le pilote devait revenir chercher Daune à un endroit convenu car ce dernier avait informé sa famille réfugiée dans le Jura qu’il ne pourrait pas lui donner de ses nouvelles pendant une quinzaine de jours.
Quoi qu’il en soit, les deux hommes s’échappèrent aussitôt l’incendie de l’appareil dans les bois avoisinants, en emportant les instruments de bord, les cartes, leurs paniers et leurs pigeons.
A travers les bois de Sommauthe, du Dieulet et de Yoncq, ils arrivèrent mourant de faim à la ferme de la Sartelle, situé entre le bourg de Beaumont et Villemontry, village natal de Daune.
Henri Daune qui connaissait parfaitement la ferme et le fermier Monsieur Fortier Jules parvint à se faire reconnaître et à obtenir des vivres, sans quitter la bordure du bois, proche de la ferme.
Ils traversèrent la Meuse en face de Villemontry, dans une barque connue de Daune et qui heureusement, était encore là.
Ainsi échappant à toutes les recherches, obligés parfois de rester sur place pendant plusieurs jours sans boire ni manger, ils parvinrent à gagner Longwy en observant comme il leur avait été recommandé, les mouvements des troupes allemandes et transmettant par pigeons, leurs observations quotidiennes. Nous ignorons le nombre de jours pendant lesquels ils remplirent ainsi leur dangereuse mission car les patriotes belges de qui nous tenons la plus grande partie de ces détails, se gardaient bien de fixer par écrit les dates et les faits dans la crainte des perquisitions auxquelles ils étaient exposés à toute heure.
Le jour vint où il fallut penser à pénétrer en Belgique, nation amie et allié pour être dirigé sur la Hollande, et de là, regagner la France.
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Arrêtons un moment notre pensée sur un épisode de cette vie mouvementée. Daune avant de traverser la Meuse, se trouvait à proximité de son village. Il avait laissé là des amis. Qu’étaient-ils devenus ? Vivaient-ils encore ? S’il pouvait les voire, leur serrer la main, les interroger, obtenir d’eux peut-être d’utiles renseignements ? Etre si près et devoir s’éloigner. Vivre ainsi traqué comme une bête fauve et se refuser une nuit de repos et de paix sous un toit hospitalier, accueillant !
Par une nuit noire, il se traîna jusqu’au près d’une maison où il savait être reçu à bras ouvert. Une faible lumière éclairait la fenêtre de la cuisine. En rampant, il s’approcha et regardant alors à l’intérieur, il vit des soldats allemands attablés mangeant sur cette table à laquelle il avait espéré s’asseoir et, obligée de les servir, une femme, la maîtresse de maison, debout près du fourneau, figure plus amaigrie, encadrée de cheveux blancs, hautaine et distante. Quelle vision !
Quelle scène ! Quel serrement de cœur ! Il attendit longtemps. Puis, les heures s’écoulant sans lui offrir le moment propice, il serra les dents et s’en alla à son devoir vers sa destinée, emportant cette dernière vision de son pays envahi.
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L’intelligence de ce qui va suivre comporte certaines données préliminaires qu’il ne nous est pas possible, à notre grand regret, d’exposer en détails. Il suffira de savoir que dans la Belgique occupée, le patriotisme et la haine de l’ennemi parjure et cruel, avait suscité un dévouement général pour secourir, cacher et faire rapatrier les soldats français et alliés qui, au cours des combats s’étaient trouvés séparés de leurs unités et se cachaient derrière les armées allemandes. Nous voudrions avoir l’occasion de revenir un jour plus complètement sur ces épisodes trop peu connus en France.
Nos deux fugitifs pénétrèrent donc en Belgique au village de Montquintin tout proche de la frontière française.
On leur avait dit qu’en Belgique on les aiderait partout. Dans ce premier village, ils trouvèrent aussitôt asile chez Monsieur Bradfort. Par une nuit propice, celui-ci les conduisit à Mex-Lahaye d’où ils gagnèrent la ferme du Ménil près de Termes. Le fermier, Monsieur Josse, les envoya très tôt le matin à Monsieur Bauret, secrétaire communal de Les Bulles. Le même soir, ils passèrent chez Monsieur Rezette, dont la maison plus discrète se prêtait mieux à une échappée.
On fit venir Monsieur le docteur Sironval de Jamoigne, qu’on savait au courant des organisations de passage et de rapatriement. Il leur donna le nom du docteur Lifrange de Bertrix. Puis Monsieur Bauret les accompagna jusqu’au bois, sur le chemin le plus sûr.
Disons en passant que Bertrix, village de 3.700 habitants, fut pendant toute l’occupation allemande, un refuge assuré pour nos soldats perdus à l’arrière ou évadés des camps de prisonniers.
Centre de concentration, il le resta jusqu’à la fin de guerre, abritant dans les familles les soldats français, blessés, ou malades, qu’on ne pouvait évacuer.
Il y eut même un enterrement sous l’aire d’une grange en entendant … la victoire.
Qui dira les incidents tragiques souvent, comiques parfois, qui mirent en présence à table et même au jeu, soldats français et soldats allemands !
Il n’y avait pas de quoi rire ; cependant tous les jours, car la menace d’une mort sans phrase pesait constamment sur les têtes. Cela durait 52 mois.
Il n’y eut pas une seule dénonciation ! pas une seule trahison ! Une croix de la légion d’honneur, 16 croix de guerre française et médailles de la reconnaissance française vinrent après l’armistice attester le dévouement des habitants de cette commune belge qui fut si secourable à nos milliers de blessés du 22 août 1914 et d’où 170 de nos soldats furent reconduits en Hollande malgré les allemands, pour rentrer en France. 3 sergents de cette époque, Laurent, actuellement capitaine à Bellac, Magne, actuellement capitaine au 23ème R.T.A. à Morhange et l’aviateur Eudes, aujourd’hui à Strasbourg, pourraient en dire long sur le patriotisme et le cœur des habitants du Luxembourg belge.
Qu’il nous soit permis à cette occasion, de signaler à Monsieur le Préfet des Ardennes, que la croix de guerre française manque toujours au drapeau de Bertrix.
Nos deux aviateurs arrivèrent donc à Bertrix, le 8 juillet. Jusque là ils avaient conservé leur tenue militaire.
Il s’agissait de trouver la maison du docteur Lifrange.
Ayant abordé le bourg par des détours ils s’informèrent auprès d’un cultivateur qui, vers trois heures et demie du matin sortait de sa grange avec un attelage. Les indications manquèrent probablement de précisions, car nos deux hommes se dirigèrent directement… sur la gendarmerie occupée par les allemands.
On nous pardonnera de nous étendre ici, sur des incidents secondaires. Ce sont précisément les détails qui nous permettent de mieux vivre nous-mêmes la vie intense de notre héros.
Les deux fugitifs venaient de sauter par-dessus la clôture en pierre d’ardoise qui entourait le jardin de la gendarmerie, quand la porte s’ouvrit leur laissant voir deux casques à pointe et deux baïonnettes : c’étaient deux soldats allant prendre une faction. Heureusement celui qui avait ouvert la porte se retourna pour parler au second, juste le temps pour Daune et Garbet de se jeter entre deux lignes de petits pois. Ils se trouvaient à douze mètres de la porte d’où sortaient les deux sentinelles.
Remis de leur émoi, ils pensèrent aussitôt à se tirer de ce mauvais pas. Mais comment ? La rue de la gare qui passe devant la gendarmerie était constamment parcourue par des gens du village et des soldats. Le jour commençait à poindre. Le pilote Garbet profita d’un moment de calme pour traverser la rue et se jeter dans la cour ouverte d’une maison qu’il croyait être celle du docteur. Des caisses portant des adresses à un autre nom lui révélèrent sa méprise. En sifflant sur un son convenu, il avertit Daune qu’il fallait se garer. Lui-même, à travers les jardins, disparut au plus vite pour se renseigner. Daune fut dans l’impossibilité de bouger de place, tant les allées et venues étaient incessantes. Il s’installa et s’abrita comme il put dans les pois à quelques mètres des soldats allemands qui travaillaient dans la cour.
Il y était encore à deux heures de l’après-midi, lorsque la femme d’un soldat belge qui était gendarme mobilisé s’en vint sarclé les quelques légumes que les allemands l’avaient autorisé à semer dans son jardin. On devine sa stupéfaction en voyant là, entre les pois, un soldat français en uniforme qui lui fit signe de ne rien dire, de ne faire aucun geste.
Daune mourait de soif. Il lui fit comprendre. Madame Flamion, c’est le nom de cette dame, alla dans la maison d’en face chercher une pleine cruche de café. Elle fit semblant d’y boire et la posa dans les pois, comme pour la mettre à l’ombre. Daune l’avala d’un trait. Puis il dit : ‘’Madame, j’ai confiance en vous. Voulez-vous aller prévenir le docteur Lifrange, qu’un aviateur attend ici ses instructions’’.
Le docteur Lifrange était déjà au courant de la situation Garbet le pilote avait pu gagner la forêt et de là, lui avait dépêché un petit pâtre, porteur d’un billet, écrit en mauvais latin, mais compréhensible tout de même. Le docteur lui fit répondre qu’il irait le soir : ‘’Voir la malade mais qu’en attendant, elle ne devait faire aucun mouvement’’.
Cette même consigne, il la fit parvenir à Daune, ajoutant toutefois que dès que l’obscurité le permettrait, il devait se traîner jusqu’à la clôture du jardin, sauter par-dessus et, attendre là, entre les petits sapins qui bordaient la propriété voisine.
Le soir arrivé, le docteur Lifrange, muni d’une hachette et suivi de son fidèle domestique, Camille Laurenois, partit à la recherche de Daune à 300 mètres de sa maison.
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Mais en traversant en rampant un champ de pommes de terre, deux allemands se dressèrent tout à coup devant lui comme pour l’arrêter. A sa grande surprise, le docteur entendit :’’Oh ! Massié ! Kartofeln !’’. Les mots furent pour lui une clarté. C’étaient deux voleurs de pommes de terre qui croyaient avoir faire au propriétaire du champ.’’ Kommandatur’’ cria le docteur. Sur cette menace les deux voleurs détalèrent à toutes jambes.
Remis de son alerte le docteur continua ses recherches, et pénétra entre les lignes de sapins où Daune, qui avait tout entendu, croyait que c’était le docteur qui s’était sauvé poursuivi par les allemands.
La méprise aurait pu coûter la vie au docteur Lifrange, sans la présence d’esprit de Daune qui, dans l’obscurité, le poignard levé se présenta tout à coup, prêt à frapper, et demanda d’une voie menaçante : ‘’Qui est-là ?’’ Sur réponse ‘’C’est le docteur Lifrange’’ ; à voix basse, car les soldats allemands de la gendarmerie étaient à quelques mètres, le poignard s’écarta et les mains se serrèrent. Au bref, Daune fut amené chez le docteur lui-même. Quant à Garbet, il était déjà placé à l’hôpital, ’’malade’’ sous la sauvegarde des soeurs de Saint-Charles de Nancy.
Deux nuits après, restaurés et munis des diverses viatiques nécessaires, après avoir abandonné leurs tenues militaires, leurs instruments de bord et leurs armes, ils furent confiés à un autre soldat français qui vivait caché à Bertrix : Ernest Richard, de Durtal (Maine et Loire), qui connaissait bien la région.
A travers bois, ils s’en allèrent vers Ochamps. Là, le garde-chasse Hottant, expert en ces sortes de missions, leur fit traverser la grande ligne de chemin de fer entre Libramont et Poix Saint-Hubert, passage dangereux où les coups de fusil étaient fréquents.
Transmis ainsi de poste en poste la nuit, par Redu, Lavacherie, Nassogne, ils arrivèrent à Mormont, dans le nord de la province de Luxembourg, chez Monsieur Comblain, instituteur. La nuit suivante, celui-ci les envoya à Monsieur Lemaire, entrepreneur carrier à Aywaille, province de Liège, qui les fit parvenir de même à Monsieur Rémy, Hôtel de l’Ancre, à Liège, dont l’établissement discret et modeste, avait abrité bien des patriotes traqués par la police allemande. René Garbet, Henri Daune et Ernest Richard y vécurent quelques jours, cherchant des guides experts et sûrs pour leur faire franchir la zone dangereuse vers la Hollande.
Un jour, Garbet annonça à ses camarades qu’il avait découvert un guide avec lequel il devait prendre des dispositions pour partir le lendemain. Il était tout simplement tombé dans un piège de la police allemande. Le lendemain, Garbet sortit de bonne heure, mais au lieu de Garbet, ce furent des policiers allemands qui vinrent faire lever Daune et Richard.
Tous trois échouaient près du but. La dernière étape les conduisit à la prison de Charleroi, au calvaire.
Ils étaient pris. Il fallait au moins sauver ceux qui les avaient aidés.
Au premier interrogatoire, Richard déclara que depuis le 22 août 1914, il avait vécu dans les bois et non chez l’habitant, mendiant pour vivre et n’ayant révélé à personne sa qualité de soldat français. Rien ne put le faire dévier de cette ligne de conduite fixée depuis longtemps. Les deux aviateurs déclarèrent qu’une panne les avait obligés à atterrir, qu’ils avaient brûlé leur appareil et avaient mendié eux aussi pendant leur fuite jusqu’à Liège.
Hélas ! des soldats allemands avaient trouvé quelques grains de maïs sous les débris de l’Aurore incendié. C’était un indice suffisant pour les soupçonner d’espionnage par pigeons voyageurs.
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A ce moment de notre récit, les précisions nous manquent. Nous ne savons qu’une chose, c’est que Daune se confina dans un silence absolu sur sa mission, sur les péripéties de son voyage et des personnes qui l’avaient secouru. ‘’Je suis soldat dit-il ; j’ai été condamné pour accomplir une mission. Nous l’avons accomplie, Garbet et moi, en tenue militaire. Je n’ai rien d’autre à dire.’’
Son attitude lui valut le régime de rigueur, le cachot. Il y vécu pendant 5 mois.
Mais il fallait prouver que cette mission avait été remplie en tenue militaire. Pour cela, il fallait faire connaître les gens qui les avaient vus ; il fallait surtout dire où étaient ces effets. Ils refusèrent de dénoncer qui que ce soit :’’Si vous ne pouvez pas reproduire vos uniformes ou nous dire où ils sont, vous serez considérés comme des espions civils, et jugés comme tels et par conséquent, fusillés’’, leur fut-il répondu. ‘’Fusillez-nous, mais nous ne trahirons personne.’’ trancha Daune. Cela dura jusqu’en septembre. Arrêtée dans ses recherches, se sentant impuissante devant l’obstination de ces hommes fidèles à l’honneur, la police parla de l’honneur militaire à celui qui était le chef, l’adjudant Garbet le pilote : Vous êtes des braves ! Nous vous admirons ! Nous sommes désolés d’être obligés de vous condamner à mort. Nous avons décidé de vous sauver. Prouvez-nous que vous avez remplie votre mission en tenue militaire ; dites-nous où sont ces tenues, et nous prenons l’engagement d’honneur de n’inquiéter aucune de ces personnes dont le témoignage nécessaire à vous comme à nous.’’ Un homme d’honneur croit facilement à un engagement d’honneur. Garbet, heureux de pouvoir sauver sa vie et celle de son compagnon déclara :’’Nos effets sont à Bertrix chez le docteur Lifrange !’’
Le soir du 18 septembre 1815, 3 hommes entraient dans la salle d’attente du médecin de Bertrix, demandant à lui parler. En les abordant, le docteur reconnu Garbet et pensa :’’Le voici revenu probablement en mission avec deux camarades.’’ Mais il avait appris à être prudent. Il les traita comme des consultants : ‘’Bonjour Messieurs. De quoi s’agit-il ?’’
‘’Vous ne me reconnaissez donc pas ? dit tout de suite Garbet, je suis cet homme qui vous a demandé son chemin un jour dans votre cour et qui est ensuite parti avec un camarade.’’
C’était assez pour avertir et lui donner une indication.
Mais déjà Garbet était interrompu brusquement dans ses explications par l’intervention d’un de ceux qui l’accompagnaient.
‘’ Monsieur le Docteur, dit-il, nous voudrions vous parler confidentiellement. Voudriez-vous nous introduire dans une pièce pour plus de sûreté !’’
On entra au salon. Et alors, ce fut court :’’ Monsieur le Docteur, demain matin, cet homme et son compagnon seront fusillés si vos réponses ne sont pas conformes à leurs déclarations et si vous ne nous remettez pas leurs effets militaires qu’ils ont laissés ici.’’
Nous ne pouvons entrer dans tous les détails de ce qui se passa alors. Le Docteur déclara qu’il ignorait l’existence de ces effets et qu’il ne comprenait absolument rien à cette histoire. Mais sur demande expresse de Garbet, il conduisit les policiers dans la chambre d’un domestique où Daune avait couché et où, par hasard on trouve ces effets à côté d’autres reliques des champs de bataille. Notons qu’en passant, que dans cette région, où des incendies systématiques avaient jeté beaucoup de gens dans le dénuement, bien des malheureux avaient ramassé des uniformes pour s’en vêtir après les avoir transformés à leur façon.
Finalement, les policiers s’en allèrent avec leur prisonnier en emportant les effets, après avoir déclaré au Docteur :’’ Nous avons pris l’engagement d’honneur de n’inquiéter personne. Nous sommes heureux de pouvoir sauver la vie à ces braves.’’
Deux jours après, exactement tous ceux dont le témoignage avait été jugé utile par Garbet – qui n’avait fait connaître d’ailleurs que ceux-là – étaient arrêtés. Le 20 septembre, le Docteur Lifrange, lui-même et son domestique, Comblain de Mormont, Lemaire d’Aywaille, Rémy de Liège, furent enfermés à la prison de Charleroi.
L’instruction de l’affaire continua pendant deux mois encore. Il nous est impossible d’en rapporter ici toutes les péripéties dont certaines cependant sont du plus haut intérêt.
L’attitude de Daune resta la même. Evidemment, la présence à la prison de ceux qui l’avaient aidé l’attrista profondément. Il dut bien reconnaître certains incidents sur lesquels il avait toujours refusé de répondre ; mais toujours fidèle à ce qui avait été convenu de commun accord, il s’efforça de sauver ses bienfaiteurs. Sur tout le reste, il refusa de parler, malgré promesses et menaces.
Quant à Garbet, il eut beau rappelé aux policiers leur engagement d’honneur. Ils lui répondirent qu’ils avaient été déchargés de la suite de l’instruction et qu’ils n’y pouvaient plus rien.
Enfin le 11 novembre 1915, le conseil de guerre se réunit dans une salle de la Bourse de Commerce de Charleroi à huis clos évidemment. Elle dura de 8 h du matin à 12h30 et de 14h à 19h. Le récit détaillé de cette journée ne peut trouver ici sa place. Nous ne pouvons donner qu’une impression d’ensemble que nous devons d’ailleurs au Docteur Lifrange.
Un conseil de guerre revêt toujours une certaine solennité. Les allemands savent y ajouter les formes et les formules qui peuvent impressionner juges, accusés et témoins.
Quant à la défense, elle se réduit au strict indispensable. Les trois français, Garbet, Daune et Richard étaient défendus par un officier allemand, le lieutenant Beyse. Le Docteur Lifrange bénéficiait d’u’ avocat inconnu de lui et avec lequel il n’avait pu conférer que pendant 19 minutes, sous la surveillance d’un officier allemand : mais assez cependant pour se convaincre qu’il fallait renoncer à un dévouement qui, faute de pouvoir lui révéler le plan de défense, allait s’égarer dans l’aveu et l’appel à la pitié. Tout défenseur était inutile pour les autres complices. Rien que des témoins à charge : policiers de divers grades, un interprète et des gardes. Evidemment, l’atmosphère n’est pas saturée de sympathie. Une correction parfaite cependant, militaire et froide. L’interrogatoire situe immédiatement chacun dans son plan de défense.
Garbet a avoué. Il constate avec amertume qu’on l‘a trompé. Il cherche cependant à minimiser entre les responsabilités de chacun.
Daune, affaibli par une longue détention dans l’obscurité, par un règlement de rigueur et par les privations, amaigri, le teint jaune paille, a fait déjà le sacrifice de sa vie, mais il perd toutes les facultés pour comprendre et sauver les autres. ’’Je suis soldat, comme vous, dit-il aux juges. J’ai exécuté un ordre. J’ai opéré en tenue. Personne n’a su qui nous étions. Je n’ai rien à ajouter.’’
Richard refuse de divulguer aucun nom. Confronté précédemment avec le Docteur Lifrange, ils ont déclaré tous deux ne pas se connaître. Interrogé lui aussi sur ce point, Daune s’ingénie à confirmer pour sauver le docteur, ce dernier d’ailleurs reste fidèle à la consigne. Il a logé des malheureux qui cherchaient du travail. Il ignorait leur qualité d’aviateurs militaires français.
Les autres déclarent avoir obéi à un sentiment d’humanité et de patriotisme qu’on comprendra et qu’on pardonnera facilement.
Dépositions et réquisitoires établirent vite la culpabilité de chacun. Retenons ce qui concerne surtout les deux aviateurs. Les grains de maïs trouvés, déposés comme pièces à convictions prouvaient qu’ils avaient emporté des pigeons.
Ils ont déclaré les avoir tous lâchés avant de brûler l’appareil ; mais cela ne put être admis, car on n’a retrouvé aucune trace du panier ; charnières et fermetures métalliques. Ils ont donc rempli leur mission. Ils l’ont exécutée en tenue militaire truquée pour ne pas attirer l’attention. Aucun passepoil, aucun galon ni insigne à leur tenue ; grand veston de cuir ; sur la tête un passe-montagne en laine qu’on trouve partout dans le commerce. Donc espionnage sous déguisement. C’est la mort.
L’audience de l’après-midi fit consacré à la défense. Que dit l’officier, défenseur des trois français ? Nous l’ignorons.
Bénéficiant de hautes interventions, le Docteur Lifrange fut autorisé à se défendre lui-même. Malgré toutes les charges qui pesaient sur lui, grâce à un plan de défense audacieusement coordonné pendant la détention, il plaida non coupable et parvint à ébranler les juges. Son avocat comparant alors la situation, abonda dans le même sens : l’accusé ignorait qu’il avait eu affaire à des aviateurs. L’auditeur militaire, Warburg, résuma ainsi son réquisitoire : la peine de mort pour Daune et Garbet ; captivité militaire pour Richard, atténuation des peines requises d’abord contre les civils ; au Docteur Lifrange, 3 ans de forteresse ; aux autres des peines variant de 9 mois à 15 ans de travaux forcés. Puis, chacun eut encore la parole pendant 2 minutes. Daune resta le même : ‘’J’ai fait mon devoir de soldat. Personne ne nous a aidé !’’ Garbet eut un mot malheureux :’’Si on n’a pas trouvé les restes du panier à pigeons dans les cendres de l’appareil, c’est qu’on y a mis de la mauvaise volonté !’’
Atténué, par compassion sans doute, par l’interprète, cette parole fut rectifiée avec protestation par un officier plutôt sympathique cependant, qui comprenait parfaitement la langue française et ses nuances.
Trois jours plus tard, on lut à chacun le jugement qui le concernait.
– Daune et Garbet : condamnés à mort.
– Richard : prisonnier de guerre.
– Le Docteur Lifrange et son domestique remis en liberté provisoire.
– Comblain et Lemaire : 9 mois de prison.
– Rémy : 15 ans de travaux forcés.
Il semble bien cependant qu’une certaine indulgence s’exerça au profit de chacun. Peut-être même y eut-il des hésitations sur le sort des deux condamnés à mort, car contrairement à l’habitude, l’exécution n’eut pas lieu le lendemain. Discrètement le Docteur Lifrange s’employa pour demander leur grâce. Le recours rédigé par son avocat, Monsieur Dorff, et un avocat de Charleroi, Monsieur Parent, fut appuyé par leur défenseur, le lieutenant Beyse.
Le marquis de Villalobar, ambassadeur d’Espagne à Bruxelles, intervint en leur faveur. On espérait de plus en plus, quand brusquement, on apprit la sinistre fin.
Le 20 décembre 1915, au matin, plus d’un mois après le jugement, Daune et Garbet, avaient été fusillés contre le mur de la caserne où ils étaient détenus. L’exécution ne fut pas affichée. On les enterra dans la fosse commune ouverte au pied du mur. Ils y furent placés à côté de Szeck (un nom dont l’énigme troublera longtemps l’histoire de la guerre).
Par la suite, 16 autres patriotes belges y furent couchés.
Puis ce fut la victoire !
Le 15 mai 1919, le Docteur Lifrange fut invité par l’autorité communale de Charleroi à aller identifier les corps de Daune et de Garbet. Il les reconnut facilement parmi les 19 cadavres exhumés, aux vêtements civils qu’il leur avait fournis. Averti que la réinhumation de Daune devait avoir lieu à Mouzon (Ardennes), le Docteur Lifrange s’y rendit. Comme il s’informait à proximité de l’église où déjà le service religieux était commencé, il questionna un soldat en permission qui se trouvait sur le seuil du café où il avait arrêté sa voiture : ‘’Qui enterre-t-on ici ? – C’est un type qui s’est débiné en avion et que les allemands ont fusillé.’’
C’est le coup de la douleur et de l’indignation que le Docteur se décida à parler sur la tombe du malheureux Daune. La place de ces paroles révélatrices est ici. Les voici, telles qu’elles jaillirent, hachées par l’émotion de l’orateur et les pleurs de l’assistance :
Habitants de Mouzon
Je ne puis laisser refermer cette tombe, sans y déposer moi aussi un témoignage d’estime, d’admiration et de reconnaissance. Et je me considère pas que la faiblesse de mes paroles ne peut répondre à l’attente sympathique de l’assistance, ni à la vivacité des sentiments que j’éprouve moi-même en ce moment en présence des restes de cet ami qui pendant le peu de jours que je l’ai connu m’a révélé tant de nobles qualités auxquelles la sérénité de sa mort, dans la conscience du sacrifice accepté, a donné à mes yeux un relief si puissant. Qui d’ailleurs pourrait dire comme il convient la beauté morale de ce soldat, tombé au cours d’une mission périlleuse aux mains d’un ennemi implacable. Enfermé de longs mois dans un cachot obscur, déprimé par les privations et les souffrances et qui, loin des siens, loin de ses camarades, loin de ses chefs, seul avec sa conscience, refuse chaque jour de répondre aux interrogatoires, trouve encore l ‘énergie, le jour où on le croit assez épuisé pour obtenir de lui une défaillance que personne ne saura et bien excusable d’ailleurs dans de telles circonstances de répondre : ‘’Non ! je préfère mourir’’ et qui, jusque devant le tribunal de guerre, mis en évidence de ceux que son silence n’a pu écarter du danger, refuse toujours de répondre et s’ingénie encore à les sauver.
Ce soldat que je l’ai connu. Cet homme je l’ai vu. Et de tous les hommes que je connais, Henri Daune est celui que j’estime le plus haut, parce que chez lui, le dévouement a provoqué la mort.
Les rudes mains de travailleur avaient trempé l’acier, mais l’acier est moins fort que le caractère trempé par l’éducation familiale.
Famille Daune, vous pouvez être fière de votre enfant ! car il fut brave entre les braves, et il le fut dans des circonstances où personne, ni moi, ni qui que se soit ne peut répondre de lui-même.
Et toi, cher ami que j’avais espéré rendre vivant à l’affectation de ta vieille mère et que je projetais de venir embrasser ici, après la tourmente, il ne m’est donc donné, grâce à ton sacrifice que de lui ramener ton corps ignominieusement fracassé et de rendre hommage à ta mémoire. Mais tu es tombé soldat d’une juste cause, tu es tombé martyr de la charité et ton âme a reçu la récompense de celui qui a dit :’’Bienheureux ceux qui meurent pour la justice’’ et qui lui-même s’est sacrifié pour nous tous. Et tu dois être content de nous, car tu sais la fraternité qui unissait alors un Français et un Belge lie maintenant tous les Français et tous les Belges par des serments solennels. Aies en l’assurance ! A ton exemple jusqu’au sacrifice, et s’il le fallait jusqu’au martyr encore, la Belgique y sera fidèle.
Cher ami, je ne te dis pas adieu… ce serait trop triste. J’espère un jour te revoir.
Mouzon le 21 avril 1922.
Ces paroles furent une révélation. Dans le silence, chacun se recueillait pour comprendre et pour admirer. Maintenant que nous savons, inclinons-nous profondément.
Henri Daune fut un héros.
Nous sommes heureux d’avoir pu recueillir des témoignages certains qui nous ont révélés qu’Henri Daune fut réellement un héros. Héros obscur, héros modeste aussi, mais combien noble cependant celui qui l’est à ce point, loin de l’exaltation du combat, loin de la renommée.
Le Chevalier d’Assas, Bara, Viola et d’autres sont entrés à juste titre dans la gloire. Leurs noms seront célébrés toujours dans les écoles de France. La pierre et le bronze les glorifient sur les places publiques. La beauté morale de Daune est-elle moins élevée ?. Que chacun s’interroge et réponde !. Pour nous la modeste croix de bois par sa famille sur sa tombe ne suffit pas à l’expression de notre admiration. Daune est un exemple à montrer. La citation pour laquelle lui fut décernée la médaille militaire devrait resplendir au soleil. Si cette distinction a proclamé la valeur du soldat, seule la Croix de la Légion d’ Honneur convient pour dire que ce soldat fut fidèle à l’honneur jusqu’ à la mort.
Voici le texte de la citation.
‘’Le Maréchal de France, commandant les armées françaises de l’Est cite à l’ordre de l’armée : Daune Auguste-Henri, soldat de réserve au 150 ème régiment d’Infanterie :
Arrêté par l’ennemi au cours d’une mission périlleuse au-delà des lignes ; condamné à mort et fusillé a conservé pendant toute la durée de son procès, une attitude courageuse digne et simple, forçant l’ admiration de ses juges.’’
Au grand Quartier Général, le 16 mai 1919.
Le Maréchal de France.
(signé) PETAIN
Nous croyons devoir apprendre à certaines personnes de Belgique ce qu’elles ignorent peut-être encore aujourd’hui croyant prêter leur aide à Daune et Garbet dans leur fuite, elles n’ont eu affaire qu’à des policiers allemands qui, munis de leurs papiers, se faisaient passer pour les deux aviateurs afin de découvrir les rouages et le fonctionnement de cette organisation occulte crée par les patriotes belges pour aider nos soldats à regagner la France par la Hollande. Ces personnes ont été victimes de leur généreuse imprudence. Leur patriotique dévouement ne peut en être amoindri. Elles l’ont payé aussi chèrement que s’il eut été utile.
A. de Mox – Houzy ( Attigny)
Extrait du ‘’ Le Petit Ardennais’’ du 29 avril 1922.
Vendredi, à 10 heures du matin, ont eu lieu les obsèques d’un brave soldat, Daune Henri.
Une délégation du Conseil municipal, les combattants, le Docteur Lifrange de Bertrix et toute la population de Mouzon, avaient tenu à assister à cette cérémonie qui fut imposante.
Au cimetière, plusieurs discours, d’abord au nom de la municipalité, par la voix de M. l’adjoint, qui retraça la belle carrière militaire de Daune ; ensuite par le président des combattants, qui s’exprima en ces termes :
‘’C’est au nom de la section des anciens combattants de Mouzon, que je viens adresser le suprême adieu, au camarade Henri Daune, mort en héros, n’ayant pas voulu trahir son pays.
Le camarade Henri, de la classe 1905, mobilisé au 150ème régiment d’Infanterie, dès le début de la guerre, fut fusillé par les allemands à Charleroi, tel que le témoigne une lettre écrite par un docteur belge qui essaya de le sauver et dont un passage est ainsi conçu :
Daune descendit en avion un matin de juin 1915, avec le pilote Garbet, en mission d’espionnage, avec un panier de pigeons. Une nuit, il voulut aller voir ses parents, mais dût se borner à regarder dans la maison par une fenêtre, la présence d’ennemi l’obligeant à attendre dans une haie et finalement à s’en aller, sans pouvoir embrasser les siens. Ils vinrent chez moi et puis partirent pour la frontière hollandaise avec un soldat caché ici et que je leur donnai pour guide. Ils furent pris à la frontière et traduits devant un conseil boche, condamné à mort le 11 novembre 1915, ils furent fusillés le 20 décembre à Charleroi.
Daune a souffert abominablement pendant sa détention, constamment au cachot, gardant en héros, le secret de sa mission.
La médaille militaire et la croix de guerre furent les justes récompenses de son sacrifice qui lui valut la belle citation suivante :
Arrêté par l’ennemi au cours d’une mission périlleuse au-delà des lignes, condamné à mort et fusillé, a conservé pendant toute la durée de son procès, une attitude, digne et simple forçant l’admiration de ses juges.
Comme tant d’autres, mon cher camarade, tu n’as pas eu le bonheur de voir le jour de la victoire de nos armes et tu n’as pas connu comme nous la joie de revoir tes parents dont l’impatience grandissait. Désormais parmi nous, tu auras la consolation de ne point être seul comme tous ces compagnons d’armes inconnus qui reposent de leur dernier sommeil loin des leurs, là où la mort les a arrêtés.
Tous tes frères d’armes saluent ta mémoire avec gratitude et s’inclinent respectueusement et fièrement devant tes glorieux restes. A tes parents, à tes frères et soeurs, au nom des anciens combattants, j’adresse mes plus vives sympathies et l’hommage respectueux de ma reconnaissance. Cher camarade, repose en paix, adieu.’’
Puis ce fut au tour de Monsieur le Docteur Lifrange qui prononça, lui aussi, un adieu émouvant. Le Docteur Lifrange, pour sa belle conduite, est titulaire de la croix de guerre et de la médaille de la Reconnaissance française.
Voici en annexe les trois extraits que j’ai trouvé pour affiné mes recherches sur la vie malheureusement courte d’un membre de ma famille.
Une plaque en bronze est apposée sur le mur de la Caserne de Gendarmerie (ancienne caserne d’artillerie en 1914) au Boulevard Pierre Mayence à Charleroi, cette caserne se trouve juste derrière la caserne Trésignie qui était occupée en 1914 par le 1er Chasseurs à Pied.
Monument aux Morts de MOUZON sur lequel est gravé le nom de ce Héros; DAUNE Henri.
Le village de VILLEMONTRY appelle sa place » Place Henri Daune »
Article appartenant à Daniel Moch édité avec réserve de lecture.