Pendant que les hommes conduisent les batailles de la Grande Guerre, les femmes, les épouses, les filles, doivent mener les tâches quotidiennes , nourrir les enfants, maintenir l’économie fondamentale des pays frappés par le conflit et supporter le renouvellement des munitions dans les usines d’armements…
Avant la guerre 14-18, la situation des femmes n’est pas enviable. Imaginez-vous une centaine d’années plus tôt, la seule chance pour une femme était de ne pas partir au front lors d’une guerre.
A cette époque, les familles étaient nombreuses et on fêtait l’arrivée d’un garçon tandis que les filles n’apportaient guère de considération. Davantage de garçons pouvaient poursuivre des études ou suivre une filière d’apprentissage tandis que les filles étaient dirigées vers les écoles ménagères pour devenir de bonnes maîtresses de maison et de bonnes épouses… Elle n’ont aucun loisirs et l’Eglise les culpabilise si elles n’assument pas convenablement leur statut d’épouse et de mère.
Avec l’arrivée de la guerre, les femmes sont appelées à remplacer les hommes dans des travaux agricoles, des emplois dans les usines d’armements et autres, des tâches administratives, elles assistent les médecins, deviennent infirmières confirmées, occupent des places prépondérantes pour assurer l’alimentation , distribuent le courrier, approvisionnent toute la logistique indispensable au front…
En Belgique, avant la guerre, le suffrage universel est réclamé par les socialistes.
Certains conservateurs catholiques qui sont contre le vote féminin, se rallient malgré tout à leur cause afin de contrer projet de suffrage universel.
Avec l’annonce de la guerre, les femmes arrêtent leurs tentatives d’organisations politiques et offrent leurs participations dans toutes les oeuvres soutenant les soldats au front.
Après l’armistice, les débats reprennent et c’est un compromis « à la belge » qui autorise finalement le suffrage féminin. Les femmes sont dès lors courtisées pour leurs votes autant que pour leurs charmes…
A l’issu de la Grande Guerre, en 1918, les Britanniques accordent le droit de vote à 8,5 millions de femmes.
En 1919, le droit de vote est accordé aux femmes en Allemagne et aux Etats-Unis.
En Belgique, en 1919, les veuves de guerre obtiennent le droit de vote et c’est en 1920 que toutes les femmes reçoivent ce droit au suffrage. Ce n’est qu’en 1945 que la France accorde le suffrage aux françaises.
Après 1918, les veuves de guerre dépassent le million et elles sont nombreuses à devoir continuer en chef de ménage les occupations de leurs époux tombés aux combats ou handicapés par des blessures de guerre.