Texte appartenant à Michael Buffard.
Charles BUFFARD est né le 29 Mars 1891 à Versoix ( Suisse)
Il est le fils d’Emile Buffard et de Marie-Antoinette Camer.
En 1917, Charles est marié à Marie Chloé Louise Thorens ( née à Massongy le 24 Août 1891 – décédée à Saint-Julien-en-Genevois le 12 Déc.1969), il avait déjà déménagé à Sciez en 1914 ( F.). Ils ont eu un fils prénommé Edmond Marcel, né le 17 Avril 1918. Lui même s’est marié et a eu deux enfants; Jean François ( né le 13 Avril 1943) et moi même né le 13 Déc. 1964 à Stockholm ( Suède).
Charles est fait prisonnier fin 1914 ou début 1915. En 1916, il est rapatrié dans la région lémanique ou il fait un séjour « sanatorium » à Montreux, rentre chez lui mais comme il est gravement malade (poumons) suites aux mauvaises conditions de détention et de déplacements, il est transféré à l’hôpital complémentaire n°37 de Villeurbanne.
C’est ce moment là qu’il décide de mettre son histoire sur papier. Malheureusement il n’ira pas très loin puisqu’il meurt subitement pendant la rédaction de celle-ci.
Le journal relate sa mobilisation l’attente de la déclaration de guerre, le voyage en train vers le front et les premières batailles.
« Le 15 Juillet 1914, je partais de la caserne pour une permission de 9 jours qui s’écoula gentiment. Le 24 au soir, j’ai rejoint mon Corps, mes camarades, une activité peu ordinaire régnait au quartier, tous les permissionnaires furent rappelés.
Le 28, nous apprenons la venue d’un nouveau Colonel qui entre en fonction dès le 30. Le 1er Août arrive les premiers contingents de réserve des jeunes classes libérées. Le 2 au soir, la compagnie est presqu’au complet.
Le 4 au matin, revue de tout le régiment, 3000 hommes plus les sections de mitrailleuses. Le colonel Garrier énonce un petit discours patriotique avant le grand départ. Le voyage à travers la France se déroule avec bien des péripéties pour aboutir en Suisse, mon pays natal, ma première patrie…
Après une interminable traversée de la France qui dura une quarantaine d’heures, nous débarquons des wagons à bestiaux sur le quai de la gare et traversons le village de Diarville. Nous sommes très fatigués mais une longue marche est nécessaire pour rejoindre le cantonnement. Nous traversons plusieurs villages dont Rosières les Salines dans lequel nous sommes logés à l’école.
A l’Est du village de Dombasle, nous sommes échelonnés par escouade ou par demi section. La 5ème escouade du sergent Trichaud est cantonnée dans une petite maison à la sortie Est du village avec la vue sur une écluse et un petit pont dont nous en avons la garde. Les premières confrontations avec des Uhlans ont lieu durant la nuit.
Le 10 Août, après des péripéties de toute sorte et une longue marche, le régiment arrive à Coincourt. De nombreux caissons d’artillerie sont acheminés et installés face à la progression ennemie. Notre mission est de maintenir une protection en appui de ces batteries d’artillerie. Les canons grondent, les éclats d’obus sifflent aux dessus de nos têtes. Le lendemain, nous devrons connaître plus horrible encore en prenant d’assaut le village de Moncourt…
La narration de Charles s’interrompt dès cet instant à cause de son état de santé.
L’Hôpital complémentaire n°37 était situé à VILLEURBANNE, Patronage Saint-Joseph, 37 rue de l’Egalité. Il ouvre ses portes en Mars 1915 avec un potentiel de 100 lits.
Merci beaucoup à Michael Buffard pour les précieux documents reproduits ci-avant. Le dessin de la tour Bismarck est splendide de réalité