Maxime Jean LEGRAND est né à Vincly( Pas de Calais) le 25 Novembre 1891.
Notes de Maximilien VENISSE;
Fils d’un directeur d’école du PAS DE CALAIS, il est l’ainé de trois enfants (Jean-Baptiste qui a lui aussi participé la 1ere guerre mondiale qui est décédé en 1958 et de Charlotte).
Il fait des études d’horticulture avec un voyage dans la région de Londres avant de partir faire son service militaire.
Avant la guerre, Maxime a été fiancé avec CRESSON Aurélie qui après l’officialisation du décès a gardé contact avec les parents de Maxime.
Durant sa période militaire, il a pris sous son aile le jeune Robert VANCLEMPUTTE qui fut fait prisonnier à Anseremme. Après la guerre, il est venu voir les parents de Maxime pour leur raconter les dernières heures de leur enfant.
D’après le dire de Robert VANCLEMPUTTE, Maxime, en ce jour du 23/08/1914 il a protégé les hommes de son groupe lors de la retraite de l’endroit où ils étaient. Et dans ma famille, il est dit (ce que j’ai toujours entendu) que les allemands avaient passé la Meuse (surement par un autre endroit) avant sa mort.
ANSEREMME est une petite ville contigüe à la ville de DINANT et séparée par le célèbre Rocher Bayard. La Meuse venant de France, reçoit la Lesse, une petite rivière ayant sa source dans les Ardennes Belges. Anseremme est situé au confluent de ces deux cours d’eau en amont du Rocher Bayard, la Meuse coule aussitôt vers Dinant , ville touristique avec sa citadelle, sa belle collégiale et qui est aussi la ville d’Adolphe SAX.
Présence massive allemande le 23 Août 1914 au pied du rocher BAYARD à Anseremme qui attend de franchir la Meuse sur une passerelle réalisée au moyen de barques par la 23ème division.
Des pontonniers français, fait prisonniers, traversant la Meuse à Anseremme au pied du Rocher Bayard en Août 1914. Les instructions étaient de neutraliser la progression de l’ennemi provenant de DINANT qui tente de franchir le fleuve.
Extraits de l’ouvrage; L’invasion Allemande de Schmitz & Nieuwland
Récit d’un prêtre:
Nous voyons, sous nos yeux, les Allemands mettre le feu à des immeubles qui avaient été épargnés jusque là. Un soldat portait un seau rempli de petites grenades. De la main il les prenait, les jetait dans les maisons et l’incendie s’allumait à l’instant. Au total, 120 maisons de ma paroisse furent brûlées. De droite et de gauche on me tire pour donner des absolutions, et les plus revêches en temps ordinaire à faire leurs devoirs religieux sont les plus empressés à se réconcilier avec leur Dieu au moment du danger.
La colonne stationne longtemps au Rocher Bayard. Les Allemands y construisaient leur pont de bateaux qui devait permettre le lendemain aux troupes de traverser le fleuve et de se rendre simultanément par les deux rives dans la direction de Givet.
Il pouvait être 22 heures environ, lorsque nos gardiens séparèrent les hommes des femmes et des enfants. Cette séparation donna lieu à des scènes déchirantes : les femmes ne savaient ce qui adviendrait de leur mari et de leurs enfants et les événements vécus pendant cette journée tragique permettaient de tout appréhender pour l’avenir. Nous ne savions pas encore, et heureusement pour nous, ce qui venait de se passer quelques mètres plus loin au pied du mur du jardin Bourdon et la foule des soldats nous cachait l’hécatombe des soixante-dix-sept victimes qui gisaient pêle-mêle, entassées les unes sur les autres. Lorsque les femmes, accompagnées de leurs enfants, s’en furent allées les unes dans la direction de Dréhance, les autres dans celle d’Anseremme, les soldats firent faire demi-tour aux hommes et nous reprîmes la route de Dinant. Le capitaine me fit mettre en tête de la colonne au milieu des lazzis de ses soldats. Mais, bientôt après, un major vint me dire que j’étais libre. Comme je lui demandais si mon église aussi allait devenir la proie des flammes, il me répondit : « Je pense qu’elle brûle ». Heureusement, il n’en était rien. Et tandis que mes compagnons de captivité, au nombre de plus de quatre cents, gravissaient la Montagne de la Croix pour prendre la route de l’Allemagne, où ils allaient devoir passer dans la prison de Cassel une pénible détention de trois mois.
L’arrivée du 101è régiment allemand
Nous voici parvenus à l’extrémité sud de la ville de Dînant appelée faubourg Saint-Paul ; elle emprunte son nom à celui de la paroisse et s’étend depuis la prison cellulaire jusqu’au Pont de Penanl, limite des communes de Dînant et d’Anseremme.
Dans tout ce quartier, communément désigné sous le nom des Rivages, pas d’enchevêtrement de rues et de ruelles; une seule artère s’étire sur toute la longueur, bordée parfois de maisons à droite et à gauche, et la plupart du temps d’une seule rangée de maisons adossées à la montagne. A deux endroits même, la « Redoute et le Rocher Bayard, les maisons disparaissent complètement et la route trouve à peine la place nécessaire pour se frayer un passage entre le rocher et le fleuve.
Le drame qui va retenir notre attention se circonscrit dans la très petite partie du faubourg comprise entre le Rocher Bayard et le Pont de Penant, à l’endroit précisément où débouche dans la vallée de la Meuse la route de Neufchâteau, connue dans le pays sous le nom de route du Froidvau .
Moins à l’abri que dans les autres parties de la ville et par conséquent plus exposés au feu des adversaires, les Allemands ne s’aventurèrent pas jusqu’aux abords de la Meuse par la route du Froidvau le dimanche matin, et ce n’est que vers la fin de l’après-midi, alors que les Français abandonnaient la rive gauche et se retiraient par la route de Philippeville, que le régiment de grenadiers n° tot, précédé par la3eme compagnie de pionniers de campagne, déboucha dans la vallée.
L’ingénieur Ermisch, attaché en qualité de capitaine de réserve à la compagnie des pontonniers, fut envoyé en avant pour reconnaître l’endroit où devait être construit le pont. Il était accompagné d’une « patrouille d’officiers des pionniers ». Pendant une heure, ils attendent sur place leur compagnie qui arrive enfin avec le charroi de pontons et d’autres troupes. Si des francs-tireurs s’étaient trouvés embusqués là, ils n’auraient certes pas manqué la si belle occasion qui se présentait à eux pendant une heure de faire feu sur quelques officiers allemands. Ils n’en firent rien, les témoignages de la partie adverse sont formels à ce sujet. Ils auraient donc attendu que l’ennemi fût arrivé en masse compacte pour
exécuter leurs projets.
Cette invraisemblance réduit à néant la version allemande. Lorsque les premières troupes arrivèrent, « par mesure de sécurité », elles rassemblèrent « à titre d’otages » un certain nombre d’habitants.
Tout va si bien que les Allemands commencent la construction de leur pont, en même temps qu’ils transportent déjà des troupes sur l’autre rive du fleuve. C’est probablement à ce moment-là que le major Schlick, commandant du 1er bataillon du régiment de grenadiers réquisitionna des vivres. Nous verrons plus loin avec quelle force brutale se firent ces réquisitions.
Le major Schlick déclare formellement que les troupes durent être retirées de plusieurs centaines de mètres en arrière sur la route du Froidvau pour permettre à l’artillerie d’ouvrir un feu intense sur la localité. Or, tout cela à l’insu
des pionniers, car ceux-ci déclarent tout aussi formellement qu’ils n’ont pas cessé d’occuper la localité et de travailler activement à la construction du pont !
Le faubourg Saint-Médard.
Les habitants du quartier Saint-Médard avaient, eux aussi, passé toute la journée du 23 Août 1914 dans leurs caves, exposés à un bombardement continuel, mais espérant toujours, comme il en avait été le t5 août, que les Français reprendraient le dessus et que, finalement, l’issue de la journée serait favorable aux Alliés. Mais lorsque, vers 17 heures, une formidable détonation vint leur apprendre que le pont sautait, et lorsqu’ils virent leurs défenseurs abandonner la place, ce fut un sauve qui peut et un exode lamentable sur la route de Philippeville. La vue des incendies, notamment de l’Hôtel des Voyageurs et du Grand Hôtel des Postes, décida les plus hésitants.
Ceux qui habitaient dans la direction de Bouvignes, pour ne pas passer devant le pont, dans l’espace découvert, entrèrent dans la gare, et, abrités par les murs, longèrent la voie ferrée jusqu’au passage à niveau de la route de Philippeville.