Extrait des combats du 22 Août 1914 à Ethe en Belgique.
06h :
L’avant-garde de la 7e division se trouve encore à Gomery. Les dernières unités sont sur le point d’atteindre la ligne de chemin de fer Virton – Musson, de sorte que les batteries se trouvent encore au nord de Ruettes, attendant que le passage soit ouvert. Les 2 bataillons du 101e sont près de Ruettes et le 102e est sur la route, sa tête à la sortie de Grandcourt.
Les éclaireurs aperçoivent des fantassins allemands sur la crête qui domine la rive sud du Ton. Les cavaliers sont partout arrêtés par des coups de fusil.
La 12e compagnie du 103e R.I. est chargée d’ouvrir le passage au 14e hussards et de dégager une ferme occupée par les Allemands, sur la rive du Ton. Un combat très vif s’ensuit : les pertes françaises sont graves. Une section de mitrailleuses est appelée à la rescousse.
07h :
L’avant-garde de la 7e division se trouve subitement sous une trombe de balles qui s’abattent sur la route. Des fractions des 9e et 12e compagnies du 103e R.I. font le coup de feu contre les Allemands abrités. Déjà fort éprouvées, elles sont à court de munitions. Ordre est donné d’essayer de tourner l’adversaire.
Le capitaine Bertin, qui conduit la pointe de la 7e division, rencontre des hussards français, et les habitants signalent que les Allemands se sont retranchés. Le capitaine se rend compte que si la division s’engage en colonne de route, elle se trouvera en mauvaise position pour se battre. Malgré les ordres d’avancer, il s’arrête à la gare. Il rejoint ensuite le commandant Henry, qui se trouve à La Tuilerie. Il insiste pour que toute l’avant-garde ne descende pas des hauteurs et que le bataillon pénètre seul dans Ethe, mais le commandant est lié par un ordre formel et cet ordre est d’avancer.
07h15 :
Le bataillon Jouvin pénètre dans Ethe par le pont principal.
La 6e compagnie (Faugière) doit barrer la route, à la sortie ouest de Belmont et s’établir sur le mamelon au nord du village.
La 7e compagnie (Joué) occupera le mamelon, au nord d’Ethe.
La 8e compagnie (Richard) prendra position dans le ravin du chemin de fer vers l’étang de Laclaireau.
La 5e compagnie (Grasset) sera disponible dans Ethe. Pour gagner du temps, les cartouches ne sont pas distribuées, les voitures restant dans Ethe.
07h20 :
Le gros de l’avant-garde de la 7e division, constitué par les deux bataillons Levin et Forcinal du 104e R.I. et par trois batteries du 26e R.A.C. pénètre dans Ethe. A sa tête marche le général Félineau.
Au moment où le 2e bataillon (Forcinal) arrive à hauteur de la Tuilerie, une trombe de balles venue du nord s’abat sur la route, ce qui oblige la troupe à s’abriter dans les fossés.
07h30 :
Le général Félineau (14e brigade) envoie un rapport au général de Trentinian : "A la sortie est d’Ethe, le gros de l’avant-garde a été accueilli par quelques coups de feu semblant provenir de patrouilles isolées. Le 14e hussards et son bataillon de soutien se sont intercalés dans la colonne, d’où cause momentanée d’arrêt, mais la marche reprend."