S’étant porté dès le début de l’engagement en lisière du bois, presque en première ligne, pour surveiller le déroulement de l’action, le colonel Detrie exhortait les hommes, leur rappelant 1870, les gloires du 20e. Par sa présence, il ranimait les courages. Vers 16h25, le capitaine Négrier, commandant la 3e compagnie, qui venait se mettre en liaison avec son camarade commandant la 1ère compagnie, le capitaine Fauqueux, fut atteint d’une balle à la poitrine et tomba inanimé.
Tandis que le combat faisait rage, que les fusils et les mitrailleuses crépitaient, que la mitraille des obus s’abattait sur le bois en le hachant, le colonel Detrie se précipita vers le capitaine Négrier, et, s’étant agenouillé pour le panser, fit signe que tout secours était inutile.
Ayant l’atroce vision de la mort décimant ses unités, sentant que tout effort était vain et que son régiment tout entier engagé là il ne reviendrait que des débris, le colonel se releva très calme, parfaitement maître de lui, alla s’adosser à un arbre, à la lisière du même bois, en pleine vue. Là, les bras croisés sur la poitrine, il tomba en héros.