En mémoire de notre Maman et de son frère décédés dernièrement, voici quelques images qui tracent le parcours de cette famille sur les routes de France.
A l’heure où l’émigration remplit l’actualité de drames, désarrois et inquiétudes, l’exode de réfugiés civils en fuite devant l’ennemi en Mai 1940 se rappelle à nous car la plupart de nos familles furent concernées par cette page de l’histoire…
« Poulette » la jument ardennaise d’Adolphe Goffin sera attelée d’une charrette pour emmener la famille dans la région d’Auxerre, dans le département de l’Yonne en France.
Malheureusement, ils seront obligés de l’euthanasier à la suite d’un accident sordide survenu lors d’une attaque aérienne des Stukas de la Luftwaffe allemande. Pendant l’attaque, le cheval est effrayé par les tirs ennemis. En s’enfuyant, l’animal percute une barre faucheuse utilisée pour la coupe du foin. Lourdement blessé aux pattes, il fut soigné avec les moyens possibles mais son état s’aggrava et Adolphe devra, à contre-coeur, s’en séparer. Il récupérera un autre cheval provenant de l’armée allemande également blessé mais en meilleure santé pour rentrer en Belgique.
Adolphe écrit, dans un petit, carnet l’ébauche du parcours réalisé avec prouesse et l’effroi de l’invasion allemande. La famille emprunte un itinéraire précis, tracé à l’écart des axes principaux et des villes afin d’éviter autant que possible d’être repéré par l’ennemi.
Samedi 11 Mai 1940; départ de la famille GOFFIN de Dohan s/Semois. Ce même jour, attaque de la position fortifiée d’Eben-Emael par des parachutistes allemands…
Les 4 chemins, lieu-dit mythique, carrefour de Dohan vers Muno et de Florenville vers Bouillon , proche du Château des Amerois.
Des routes interminables bordées de fossés dans lesquels la population en fuite se dissimule lors des attaques des avions de chasse Stukas
La Mairie de Saint-Florentin a accueilli plusieurs familles de réfugiés belges dont celle d’Adolphe Goffin qui fut dirigée à Bouilly.
L’hospitalité, rendue sommaire par le fait que la Belgique capitula le 28 Mai 1940, s’améliora après quelques semaines lorsque le maréchal Pétain appela les Français à cesser le combat le 17 Juin 1940…