Destinée du drapeau du 1er Régiment d’Infanterie Coloniale à la bataille de Rossignol

Narration du Commandant Rey à propos du drapeau du 1er Régiment d’Infanterie Coloniale Français.

 

Un sergent, accompagné d’un seul homme, avait instinctivement glissé le drapeau sous le buisson au pied duquel j’étais étendu. J’étais blessé au ventre et les balles pleuvaient, venant de tous les côtés, particulièrement du Sud.

Il s’agissait du sergent Thiry qui avait recueilli le drapeau des mains du pauvre lieutenant Croizé, tué en essayant de le sauver !

Nous étions sur la route de Rossignol à la Civanne.

Le sous-lieutenant Guiganton tomba auprès de moi, frappé d’une balle au coeur.

J’appelai le capitaine Paris de La Bollardière auprès de moi. Je lui remis la cravate du drapeau qui la confiera plus tard à M. Favresse ( Favrais ??) , régisseur au château royal des Amerois ( propriété de la famille royale entre Bouillon et Florenville; voir article sur  » Les Amerois »).

C’est en effectuant une retraite devant l’écrasante supériorité de l’ennemi que le capitaine Paris de Bollardière passa par le domaine des  Amerois pour regagner le Nord de la France…

 J’en gardai la croix et ordonnai au sergent d’en briser la hampe , de placer le drapeau sur sa poitrine et s’il était blessé, de sauver coûte que coûte l’emblème sacré en l’enterrant.

 

Ce n’est qu’à la nuit tombante que trois soldats, blessés eux-mêmes, me traînèrent jusqu’à  » La Civanne » où se trouvaient déjà quatorze blessés…

J’avais placé la croix du drapeau dans ma tunique mais bientôt, un soldat allemand tenta de me prendre le précieux trésor lorsque Mme Hinque, épouse du bourgmestre( maire) de Rossignol tenta de repousser le soldat en lui criant en allemand de me laisser mourir tranquille.

La croix du drapeau du 1er R.I.C. était sauvée.

Dès lors, j’avais fait coudre une doublure d’épaule pour recevoir la croix qui restera dissimulée durant mon emprisonnement en Allemagne…

 

 

La soie du drapeau fut détachée de la hampe et dissimulée dans un talus de Orsinfaing  par le soldat Le Guidec de Pontivy  Stanislas .

Un autre soldat récupéra la relique pour l’appliquer sur sa poitrine sous l’ uniforme. Il l’a déposa dans la ferme Lempereur à Lenclos-Etalle . 

 

 

Le propriétaire de la ferme cacha le drapeau et très vite les allemands arrivent et le font prisonnier …

Fin Janvier 1915, les Allemands firent des recherches autour de la ferme.

Mai 1919, le capitaine Lafisse lança des recherches en vain…

1935, les Lieutenants-Colonels Fauchon  et Paris de la Bollardière entamèrent de nouvelles recherches avec la participation du sergent Thiry et de Stanislas Le Guidec de Pontivy, sans résultats…

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