Le lieutenant Kretz est né le 25 Novembre 1889 à Bruxelles. Il quitte la Belgique à l’âge de neuf ans quand ses parents se fixent à Paris.
Elève au collège Saint-Louis de Gonzague puis à l’institut Catholique de Paris pour obtenir en fin d’étude, une licence en droit puis un doctorat
La guerre est déclarée et dès le 5 Août 1914, il se rend en Belgique pour s’engager dans l’infanterie. Il est finalement affecté au corps des transports de la IVème division d’armée belge du général Michel et il est transféré à Namur.
Le 22 août 1914, la IVème division bat en retraite et Frédéric Kretz réussit à échapper aux Allemands en compagnie d’un ami; Alfred Wasseige.
Après quelques jours, la IVème division belge se réorganise et livre des lourds combats à Berlaere ainsi qu’à Termonde mais Anvers est attaquée par l’ennemi très supérieur en nombre et en armement… Pour la seconde fois, Frédéric Kretz va connaître la retraite vers le front de l’Yser.
En Février 1915, l’occasion s’offre à lui de passer à l’infanterie et d’accéder à l’école de sous-lieutenants auxiliaires à Gaillon, il saisit sa chance avec l’appui de ses chefs.
A Gaillon, il assimile avec une rapidité déconcertante les éléments de l’art militaire et conquit le diplôme de candidat officier. En Avril 1915, il est déjà envoyé comme adjudant au 13ème régiment de ligne. Dans une lettre du 10 Mai, il écrit;
« Je reviens à l’instant dans tranchées avec un sentiment de profonde tristesse, l’attaque de la ferme de la Violette a échoué, les pertes sont considérables et nos troupes ont fait preuve d’un courage extraordinaire, les schrapnells éclatent au dessus de nos têtes et font voler les mottes de gazon »
Le 30 Mai 1915, Frédéric est nommé sous-lieutenant et il ressent une légitime fierté.
Trois années passent, trois années de souffrances incessantes, trois années dans la boue, la pluie et le froid…
Dans cette guerre des tranchées, Frédéric Kretz se révèle être un conducteur d’hommes remarquable avec un dévouement patriotique à toute épreuve.
Le 13 Décembre 1916, il reçoit l’étoile de lieutenant, récompensant ses efforts. L’hiver est là, les Belges remplacent des régiments français, les gardes sont interminables dans des tranchées écoeurantes et des abris bétonnés ébranlés par les tirs d’artillerie.
En 1917, les contre-offensives progressent sur Merckem et le Sud de la forêt d’Houthulst. A gauche, les Belges atteignent le lac de Blanckaert. Après une période de repos, la IVème division belge relève la division française en Novembre 1917 dans le secteur de Merckem, le lieutenant Kretz écourte une période de repos pour rejoindre son régiment. Dés son arrivée, sa compagnie venait de subir une attaque foudroyante et les pertes furent sérieuses. Son adjoint, l’adjudant Verbeeke perdit la vie le 16 Novembre 1917 avec 2 sous-officiers et un caporal avec qui il avait une affection particulière pour ces vieux brisquarts …
Oud-Stuyvekenskerke, Septembre 1918;
Le mince sentier que suivent les Allemands en sortant de la ferme 1 est découvert et observé, Kretz tente un coup par surprise, il prend une quinzaine d’hommes et l’adjudant Moxhon avec lui et lance une attaque sur une patrouille ennemie composée d’une trentaine d’hommes. Ceux-ci ripostent et la confrontation est sanglante, la grêle de détonations rageuses martèle aux milieu des cris, les Allemands repoussés reculent mais cinq Belges ne se défendent plus. Les Allemands devinent la faiblesse de l’effectif belge et reviennent… Kretz riposte de coups de pistolet, ses hommes valides tirent aussi puis ce sont les premiers soins sur les blessés et le difficile retour au poste. Le lieutenant Kretz est blessé également et il est envoyé à l’hôpital de Vinckem.
Le 5 Octobre 1918, il est nommé Chevalier de l’Ordre de la Couronne Le lieutenant général Flébus, commandant la IVème division dira de lui qu’il est un exemple de courage au combat, un exemple de correction au cantonnement, un exemple de fidélité à la foi de ses pères, il exerce une réelle et salutaire influence sur son entourage.