Le fort de Loncin est un point stratégique très important car il coupe à l’ennemi la route et le rail vers Bruxelles.
Le général Leman s’est retiré dans ce fort et commande la résistance de Liège par téléphone d’abord, puis lorsque les lignes sont détruites, par des estafettes et des volontaires courageux.
Il entretient l’ardeur aux combats mais la bataille est démesurée et les projectiles lourds ennemis secouent les casemates et étouffent dans les couloirs. Dans sa cellule, le général Leman assiste à cet orage monstrueux et les coupoles du fort répliquent avec furie au siège.
Vers 16h00, le premier obus de 420mm tombe sur le fort, la terre monte en gerbes fumantes, les ouvrages du fort ne faiblissent pas, nul ne songe à se rendre et chacun regarde la mort en pensant au serment sacré de combattre jusqu’au bout… Après 26 tirs lourds, les villages aux alentours voient le fort tout entier qui se soulève avec une immense explosion. Presque tous les défenseurs sont morts et ensevelis dans les débris.
Les Allemands relevèrent, parmi ces victimes, le général Leman ensanglanté et inanimé et il est fait prisonnier avec l’honneur d’avoir résisté avec les siens en héros.
Le commandant Naessens avec les rescapés de la bataille du fort de Loncin avaient décidés qu’ils ne se rendraient jamais et leurs frères d’armes se sont voués à une mort certaine avec ce serment unanime. L’admiration va vers ces rescapés mais sans contest vers toutes les victimes de cette désolation …